Une étude de l’Organisation mondiale de la santé sur le total de civils tués en Irak, arrive à mi-chemin entre les chiffres « officiels » et l’estimation la plus noire.

Publiée dans l’édition du 9 janvier du New England Journal of Medicine, cette étude estime à 151 000 « morts violentes » le résultat des affrontements et de la guerre civile entre 2003 et 2006. C’est moins que les 601 000 décès estimés l’an dernier par des chercheurs de l’Université Johns Hopkins (voir ce texte de notre blogue), mais c’est trois fois plus que les 47 000 morts comptabilisés par le Iraq Body Count.

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Ce dernier s’appuie essentiellement sur les reportages journalistiques, et s’est fait accuser, pour cette raison, d’être incomplet —tous les morts n’ont pas eu la « chance » d’être comptés par les journalistes. À l’inverse, l’étude de Johns Hopkins s’appuie sur un sondage mené auprès de 1800 foyers et s’est fait accuser d’avoir utilisé un échantillon non-représentatif qui l’a conduit à surestimer la tragédie (601 000 personnes représente 2% de la population irakienne).

En comparaison, l’étude de l’OMS dont il est question ici s’appuie sur un sondage mené auprès de 9345 foyers. Elle a été menée par les ministères national et régionaux de la santé, « en collaboration » avec l’OMS. Est-elle plus près de la réalité? Interrogé par Nature , le Norvégien Jon Pederson, attaché à un organisme dont la mission est de rassembler de telles données, avait mené une étude similaire en 2004 pour les Nations Unies. Ses chiffres se rapprochent davantage de ceux de l’OMS.

Si l’étude de l’OMS met du plomb dans l’aile aux 601 000 morts —un total qui avait créé beaucoup de controverses l’an dernier— il n’en demeure pas moins qu’elle trace un portrait peu réjouissant : 150 000 morts violentes en trois ans, cela veut dire 1000 morts violentes... par semaine!

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