Si elle est constructive et respectueuse, cette critique assurerait même la qualité de la relation entre entraîneur et athlète. « Souvent l’entraîneur ne réalise pas l’impact positif d’une rétroaction négative bien transmise, particulièrement au niveau de la confiance et de la motivation des sportifs », explique l’entraîneur et ancienne athlète de nage synchronisée, Joëlle Carpentier.

Pour sa maîtrise en psychologie à l’Université de Montréal, elle en a fait le sujet de son mémoire. Son étude, menée auprès de 315 athlètes et 54 entraîneurs, démontre qu’une rétroaction négative de qualité soutiendrait l’autonomie des sportifs et aiderait même à l’amélioration des performances des athlètes.

La rétroaction négative fonctionne d’autant mieux que l’on respecte certaines règles : démontrer de l’empathie, apporter des trucs et des solutions, rappeler l’objectif, souligner les bons coups, etc. Selon la chercheuse, de nombreux entraîneurs ne maîtrisent pas encore ce comportement essentiel et délicat, notamment dans le hockey. « Il faut être constructif et respectueux. Car brasser la cage peut avoir l’effet contraire de ce que l’on recherche : découragement, démotivation et surtout perte de confiance en soi. »

Pas seulement dans le sport

Ce qui est valable pour les athlètes le serait aussi pour les élèves et les employés. Une critique bien formulée pourrait avoir des effets bénéfiques sur la persévérance à la tâche et même la motivation au travail.

Ce genre de stimulation fonctionnerait particulièrement bien avec les personnes flexibles et les athlètes des sports d’équipe. « L’effet sera alors plus marqué : la rétroaction bien articulée encouragera leur autonomie en leur montrant qu’on les soutient dans l’effort », rapporte la chercheuse.

Par contre, les personnes plus contrôlantes vont avoir tendance à repousser les critiques négatives. « Elles vont se renfermer dans leur carapace », relève-t-elle. Choisissez les bons mots. Critiquez, mais faites-le bien!