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Les bonnes nouvelles sur les cellules souches arrivent au compte-gouttes, et cette nouvelle-ci ajoute une couche de complexité: des cellules souches qui démontrent leur efficacité... à condition qu’on fasse de l’exercice.

Retour en arrière: on appelle cellules souches des cellules qui ne se sont pas spécialisées et qui, pour cette raison, pourraient être «programmées» pour devenir n’importe quel organe —en vue d'une transplantation— ou pour, dans le cas dont il est question ici, devenir une nouvelle réserve de sang.

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La même semaine où des chercheurs français annonçaient une percée présentant un énorme potentiel —ils ont transfusé à des humains, avec succès, des globules rouges produits à partir de cellules souches— des chercheurs canadiens annonçaient que des souris produisaient davantage de cellules osseuses à partir de leurs cellules souches si on les soumettait à un programme d’entraînement.

Les deux recherches ne se contredisent pas puisqu’elles partent de prémisses différentes. En Ontario, à l’Université McMaster, on s’est intéressé à des cellules souches adultes, celles qu’on trouve dans la moelle osseuse: les cellules souches de la mésenchyme, de leur nom savant. Ce sont des cellules qui viennent en renfort tantôt à notre graisse, tantôt à nos os. Les chercheurs ont voulu savoir si l’exercice physique pourrait les stimuler à «choisir» plutôt le renforcement des os, ce qui fut le cas.

Or, du coup, un corps avec une meilleure moelle osseuse produira plus de sang.

Tandis qu’à l’Université Pierre et Marie Curie de Paris, c’est une percée plus conventionnelle, et plus directe: pour la première fois, des globules rouges fabriqués à partir de cellules souches se sont montrés aussi efficaces que les «vrais» globules rouges. C’est un épisode de plus dans cette quête, vieille de plusieurs décennies, pour trouver des substituts au sang: en d’autres termes, pour fabriquer du sang.

Des deux côtés de l’Atlantique, les communiqués de presse ont insisté sur la même chose: la population vieillit, les besoins en transfusion ne sont pas prêts de diminuer, et ce type de recherche répond donc à une demande accrue. Mais en dépit des milliards investis dans la recherche sur les cellules souches depuis plus d’une décennie et demi, on reste encore bien souvent dans le noir quant à l’efficacité de telle ou telle voie: pour produire des globules rouges, les uns ont tenté leur chance avec des cellules du sang du cordon ombilical, des cellules embryonnaires, des cellules adultes... Avec chaque fois des résultats qui, dans le meilleur des cas, sont mitigés.

Les résultats de l’équipe du Dr Luc Douay, publiés cette semaine dans la revue Blood, de la société américaine d’hématologie, seront d'abord examinés à la loupe, avant d'espérer passer à une production à plus grande échelle.

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