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Des millions de résidents du Nord-est de l’Amérique du nord ont vécu deux petits séismes en octobre. En plus de cet ouragan hors-norme, Sandy. Ceux qui tiennent absolument à croire en la fin du monde du 21 décembre 2012 ne savent plus où donner de la tête.

Selon un sondage de la chaîne télé National Geographic, 28% des Américains «connaissent quelqu’un» engagé dans des préparatifs du type «amassons des provisions et construisons un abri». En fait, la chaîne elle-même a diffusé une émission sur ces survivalistes.

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Pour eux, tout prétexte est bon à prendre. Dans la nuit du 10 octobre, un tremblement de terre de 4,5 à l’échelle Richter, dont l’épicentre se trouvait près de Saint-Hyacinthe, a été ressenti dans le sud du Québec, à Montréal, et dans le nord du Vermont. Dans la soirée du 16 octobre, un autre, également de 4,5, secouait le Maine, à une trentaine de kilomètres de l'Atlantique, et était ressenti dans le Vermont et le New Hampshire.

Pour les croyants, ces séismes seraient «rares», donc, c’est un signe funeste. Sandy, l’ouragan qui a frappé New York, a eu droit au même statut «pré-apocalypse».

Le problème, c’est que les sites de ces croyants ramassent le moindre texte ayant qualifié quoi que ce soit de «rare», oubliant du coup que des séismes sont détectés chaque semaine dans le nord-est de l’Amérique: c’est la faute à la dernière ère glaciaire, dont le poids de la glace a légèrement enfoncé la croûte terrestre, laquelle, 10 000 ans plus tard, n’a pas encore fini de reprendre sa place.

Et les «signes» ne s’arrêtent pas à la nature. Pour certains, c’est tantôt la crise économique de 2008 qui constitue une «preuve» que la fin est proche; pour d’autres, c’est la crise de Gaza; pour d’autres, c’est... la réélection d’Obama. Aussi, à défaut de gravir la pente de la crédibilité, ils descendent dans leurs bunkers. Selon le USA Today, l’approche du 21 décembre a été bénéfique... pour le commerce des abris souterrains.

Les constructeurs d’abris avaient fait de bonnes affaires immédiatement après le 11 septembre [2001], puis à nouveau après la dégringolade boursière en 2008, puis en 2010 lorsque les prévisions d’une fin du monde en décembre 2012 ont atteint la culture populaire.

Le journaliste du USA Today cite un de ces croyants, pour qui Sandy suffit largement comme « preuve » :

Si quiconque avait encore des doutes, si quiconque, avant Sandy, se moquait de ses voisins qui entreposaient de la nourriture ou préparaient un sac d’équipements essentiels, ils ne rient plus, à présent.

L’homme en question, James Rawles, n’en est pas à ses débuts, puisqu’il tient un blogue sur la survie post-apocalypse, et a écrit des livres, dont le best-seller How to Survive the End of the World as We Know It. Et ce n’est pas un livre de fiction.

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