Tout comme l’astronomie, la biologie a elle aussi une «matière sombre»: des millions de microbes qui sont difficiles à détecter et tissent pourtant des liens avec les autres branches de la vie sur notre planète.

Une méthode innovatrice a permis de lire le génome de 201 microbes jusqu’ici inconnus, à partir de cellules dispersées récoltées dans neuf lieux différents. La méthode, appelée séquençage à partir de cellule unique (single-cell sequencing) pourrait révolutionner la génétique: elle se distingue en ceci qu’il faut traditionnellement non pas une cellule, mais des milliers, voire des millions, pour s’assurer d’avoir l’ADN complet d’une bactérie.

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Or, il s’agit ici de bactéries dont on ne faisait que soupçonner l’existence parce que des séquences génétiques inconnues apparaissaient au milieu de «récoltes» d’ADN dans l’océan, sans qu’on arrive à faire croître ces bactéries en laboratoire.

Pour décoder l’ADN complet à partir d’une seule cellule, il faut réussir ce que les généticiens appellent l’amplification de l’ADN, une méthode connue depuis longtemps, mais trop imparfaite pour être jugée fiable. Du moins, jusqu’à la parution le 14 juillet dans Nature de l’étude dont il est question ici, dirigée par la microbiologiste Tanja Woyke, de l’Institut du génome du ministère américain de l’Énergie. Leur travail ouvre la porte à tout un pan du monde microscopique du vivant qui nous échappe encore.

— Pascal Lapointe

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