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Il y a bien longtemps qu’on ne croise plus des hippopotames dans les forêts d’Europe. Mais ils ont tout de même survécu à la dernière ère glaciaire plus longtemps que prévu.

On parle même de deux types d’hippopotames : Hippopotamus antiquus, une espèce aujourd’hui éteinte, vivait en Europe il y a 2 millions d’années, jusqu’à voici environ 400 000 ans. Et Hippopotamus amphibius, plus petit, qui est l’espèce que l’on connaît aujourd’hui en Afrique et dont certains représentants téméraires avaient migré vers le nord, jusqu’en Europe centrale. 

Les paléontologues estimaient que les dernières de ces grosses bestioles étaient disparues d’Europe il y a 115 000 ans. Or, l’analyse de 19 fossiles retrouvés dans le sud-ouest de l’Allemagne suggère que ces hippopotames broutaient encore dans la région il y a 30 à 47 000 ans —soit à l’époque de la dernière glaciation. Et celle où les Homo sapiens commençaient aussi à se disperser un peu partout en Europe.

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L’ADN confirme qu’il s’agit bien de la même espèce que celle des hippopotames africains modernes, et qu’ils descendaient d’une petite population —révélée par leur manque de diversité génétique— qui avait colonisé l’Europe centrale dans des temps plus cléments. L’étude contenant cette analyse est parue le 8 octobre dans la revue Current Biology.

Il est permis de croire, écrivent les 17 chercheurs de six pays européens, que d’autres représentants de l’espèce aient pu survivre à la même époque dans d’autres régions d’Europe. Mais en attendant, pour les amateurs d’hippopotames, cela démontre que ces poids lourds semi-aquatiques étaient plus résistants et adaptables qu’on ne le pensait.

Et pour ceux qui étudient l’ère glaciaire en Europe, la présence de ces bestioles, qui ont besoin de grandes quantités d’eau, suggère que le climat froid n’était pas uniformément répandu sur le continent, et que des micro-climats plus chauds ont pu faciliter pendant un certain temps la survie d’écosystèmes entiers, et non pas uniquement de ces hippopotames. 

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