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L'ère des antibiotiques tire à sa fin, en raison du nombre croissant de bactéries résistantes. Mais la sonnette d'alarme avait été tirée, sans grand succès, dès 1954.

Dans une conférence intitulée « Discussion sur l'usage et l'abus des antibiotiques », le médecin britannique Lindsey W. Batten et quelques collègues tenaient des propos dont les échos nous sont familiers. « Un large spectre d'antibiotiques ne devrait pas être utilisé pour des maladies bénignes. » Et ces médecins avaient été précédés sur cette voie par le découvreur de la pénicilline lui-même, Alexander Fleming, qui, dans son discours d'acceptation du prix Nobel en 1945, disait : « il existe un risque qu'en exposant ces microbes à des quantités non létales du médicament, on les rende résistants ».

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L'indifférence à ces propos, relate ce mois-ci le journaliste Carl Zimmer, s'explique par l'optimisme de l'époque face au « progrès » : bien sûr, admettait-on, les bactéries allaient évoluer, mais l'humain découvrirait toujours de nouveaux antibiotiques. Et les compagnies pharmaceutiques ont surfé sur cette vague : une publicité de la compagnie américaine Abbott annonce fièrement en 1954 son nouvel antibiotique, l'érythromycine, avec le slogan « lorsque le staphylocoque résiste, utilisez un médicament de choix ».

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