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Même la science sera affectée par le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran. Encore que, depuis l’élection de Trump, elle ait déjà commencé à être affectée, là où des équipes espéraient créer des collaborations internationales fructueuses.

Depuis le traité de 2015, des scientifiques iraniens ont déjà jeté des ponts avec leurs collègues européens, notamment en matière de sécurité nucléaire, de gestion des ressources en eau et d’énergie solaire, rapporte la revue Nature. Mais rien de semblable n’a pu être entrepris avec les États-Unis, en partie parce que les chercheurs de là-bas continuaient d’avoir besoin d’une autorisation de Washington — et l’embargo de 2017 sur les voyageurs venus de six pays musulmans, dont l’Iran, a empiré les choses.

L’ironie est que depuis près d’un demi-siècle maintenant, les étudiants universitaires iraniens forment année après année aux États-Unis le deuxième plus gros contingent d’étudiants venus du Moyen-Orient (derrière l’Arabie Saoudite), et l’un des plus gros contingents d’étudiants étrangers. Le flot a diminué après la révolution de 1979 qui a vu le remplacement du gouvernement pro-américain par le régime religieux actuel, mais les universités américaines n’ont jamais cessé d’être un aimant pour les jeunes Iraniens — et Iraniennes. Ainsi, en 2016, le nombre d’étudiants iraniens au pays d’Obama ne représentait que le quart de ce qu’il était avant 1979 — mais ils étaient tout de même plus de 12 000, et en rapide croissance. Selon une étude du Washington Institute en 2014, un tiers étaient des femmes, la majorité étudiaient pour un doctorat et un tiers dans des programmes d’ingénierie.
 
Que cette croissance se poursuive ou non reste à présent incertain. Mais le simple fait d’avoir promis l’an dernier de déchirer le traité a conduit l’Académie américaine des sciences à devoir annuler un séminaire annuel irano-américain qui, depuis 2010, était l’occasion d’échanger sur des questions de science, de santé, de génie et d’environnement.

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