coronavirus2019

Le nouveau coronavirus a infecté des millions de personnes et pourtant, nous sommes encore en train d’apprendre sur qui sont les personnes les plus vulnérables. Des personnes âgées, mais pas seulement. Avec des problèmes de santé, mais lesquels? Quel rôle jouent nos gènes et notre style de vie?

Il faut se rappeler que la maladie n’est que la réponse de notre corps à ce virus appelé SRAS-CoV-2. Pour déterminer qui tombe malade et pourquoi, il va falloir repenser ce que nous savons de l’infection, explique le New Scientist. Comprendre ce qui ce passe une fois que le virus entre dans notre corps, ainsi que le rôle de nos gènes dans cette réponse. En plus d’aider à protéger les plus vulnérables, cela guidera le développement de futurs médicaments.

En commençant par la question la plus urgente : combien d’entre nous attrapent le virus, et peut-être le transmettent à d’autres, sans jamais s’en rendre compte ? Entre la moitié et les trois quarts des personnes infectées ne présenteraient pas de symptômes —ceux qu’on appelle les asymptomatiques. Les enfants semblent aussi susceptibles d’être infectés par le nouveau coronavirus mais ils tombent moins malades.

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Plusieurs hypothèses sont sur la table: les enfants auraient dans leurs voies respiratoires moins de ces récepteurs de surface cellulaire que le virus doit percer.  L’exposition de routine des enfants aux coronavirus qui causent le rhume commun pourrait peut-être leur fournir une protection croisée contre celui-ci.

Autre possibilité, le système immunitaire des jeunes serait moins susceptible de répondre agressivement —encore que ceci pourrait être parfois problématique— contrairement à l’affaiblissement du système immunitaire que l’on constate chez les personnes âgées.

Le grand âge n’est de toutes façons pas le seul facteur à prendre en compte: le fait d’être un homme pourrait jouer, mais surtout les problèmes de santé chroniques, y compris le diabète, l’hypertension artérielle et le cancer. L’altération de la fonction immunitaire, qui se produit lors du cancer et du diabète, semble ainsi accroître le risque de maladies graves en cas de contraction du virus —les nombreux problèmes inflammatoires constatés chez les patients aux soins intensifs en seraient la conséquence.

L’obésité a aussi été avancée comme facteur de risque, mais les scientifiques se demandent si ce n’est pas seulement l’association de l’obésité avec les maladies chroniques qui serait l’explication. Enfin, pour expliquer la proportion démesurée des populations minoritaires parmi les malades des pays occidentaux, il faudrait regarder du côté de la pauvreté et des inégalités dans l’accès aux soins de santé, qui les rend plus susceptibles à diverses maladies chroniques.

À l’inverse, les chercheurs s’intéressent aussi à tous ceux qui paraissent être épargnés par l’infection. Le bagage génétique de certaines personnes pourrait dissimuler la clef. De la même façon que certaines personnes n’ont jamais contracté le VIH malgré de nombreuses expositions au virus.

On sait à ce sujet que les porteurs d’un gène particulier produisent une protéine qui forme un verrou dans la membrane des cellules, que le virus tente sans succès de pénétrer. Cette découverte, remontant à 1996, a permis de comprendre comment le VIH pénétrait les cellules et a orienté les scientifiques vers des antiviraux plus efficaces. Une percée similaire serait bienvenue avec le SRAS-CoV-2.

Deux généticiens de l’Université d’Helsinki en Finlande, Mark Daly et Andrea Ganna, ont commencé à recueillir des données génétiques auprès de patients atteints de la Covid-19. Avec leur collègue Manuel Rivas de l’Université Stanford, de Californie, ils ont lancé la Covid-19 Host Genetics Initiative, qui compte maintenant 151 études et recherches menées par plus de 500 scientifiques du monde entier.

D’autres chercheurs explorent aussi cette piste. Elle risque par contre de s’avérer difficile, car la plupart des gènes n’ont qu’un faible impact sur la sensibilité aux maladies. Cela peut prendre d’énormes données et beaucoup de génomes pour pouvoir séparer le signal du bruit.

Et même si les scientifiques comprennent comment nos gènes contribuent à la gravité de la Covid-19, un autre défi sera de déterminer comment ils interagissent avec les facteurs environnementaux, comme le tabagisme ou la pollution. De quoi avoir un portrait plus net de l’influence des gènes et du style de vie sur notre susceptibilité à ce nouveau virus.

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