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Anticorps monoclonaux, plasma de convalescents, dexaméthasone… La liste des médicaments qui pourraient avoir un impact positif contre la COVID est longue, mais les résultats de recherches sont souvent maigres, en partie parce que le financement a dû faire face à une sérieuse concurrence —les vaccins— et à une certaine désorganisation.

Les progrès sont certes notables depuis un an: la médecine connaît mieux les mécanismes par lesquels la maladie s’attaque à différents organes du corps humain, et les hôpitaux ne sont plus pris par surprise par des réactions inflammatoires qu’on n’associait pas jusqu’ici à une infection virale. Le taux de survie des patients s’est amélioré depuis le printemps dernier: mais aucun traitement ne s’est encore avéré être la cure pour tous qu’on espérait.

Certains blâment le fait d’avoir autant misé sur les vaccins: les États-Unis ont ainsi investi 18,5 milliards pour accélérer la recherche et le développement d’un vaccin —un effort qui a abouti à cinq produits approuvés ou susceptibles de l’être d’ici l’été. Mais en comparaison, seulement 8,2 milliards$ au développement de médicaments.

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D’autres blâment le fait d’avoir investi beaucoup de temps et d’efforts sur des traitements qui ne valaient pas autant de peine: on sait ainsi depuis des mois que l’hydroxychloroquine ne fonctionne pas mieux qu’un placebo et pourtant, opinion publique oblige, il y a pas moins de 179 essais cliniques toujours en cours, selon le Registre des traitements testés contre la COVID tenu à jour à l’Université de Pennsylvanie.

Il n’existe évidemment, à l’échelle internationale, aucune autorité centrale pour fixer des priorités —avec pour résultat que plusieurs équipes, dans plusieurs pays, peuvent avoir testé le même produit en pure perte, ou avoir entamé des recherches vouées à l’échec parce que basées sur de trop petits groupes de patients. Mais un pays avec les ressources que possèdent les États-Unis aurait pu, lui, fixer ces priorités à son échelle, ou faciliter la coordination des efforts, ce qui n’a pas été le cas.

Vaccin ou pas, il n’est pas trop tard: un médicament antiviral efficace pourrait faire une énorme différence d’ici 2022. Ou à tout le moins préparer le terrain à la prochaine pandémie, puisqu’il est peu probable qu’un médicament sorti de nulle part puisse être prêt aussi rapidement. D’où les efforts qu’on a vu émerger ces derniers mois: utiliser des médicaments déjà existants pour combattre la COVID. De là vient l’attrait récent pour la colchicine (avant que des bémols ne soient apportés, vu l’absence de publication) ou la plitidepsine, qui vient tout juste de faire l’objet d’une étude dans Science. À suivre.   

 

Photo: Coronavirus Covid-19 Crisis, Barcelone / Wikipedia Commons

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