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À trop parler du variant « indien », on a peut-être perdu de vue que la crise là-bas est causée par le coronavirus tout court. Beaucoup de facteurs familiers, autres qu’une mutation, expliquent la catastrophe qui a submergé ce pays ces dernières semaines.

La mauvaise gestion de la pandémie a été évoquée, par exemple le relâchement des mesures sanitaires en février et la lenteur à réagir, en mars, lorsque les premiers signaux d’alarme d’une deuxième vague sont apparus. Les retards pris par la campagne de vaccination ajoutent au problème: seulement 2% de la population avait été vaccinée au début de la semaine. Enfin, l’extrême pauvreté, dans certaines régions ou certains quartiers, facilite la dissémination du virus.

Mais qu’en est-il réellement du fameux variant appelé « indien », ou B.1.617 ? En dépit de toute l’attention qu’il a générée, il n’est pas encore clair si on peut lui attribuer une accélération de l’épidémie. En fait, il n’a même pas encore été prouvé que ce variant était plus transmissible. Au contraire du variant britannique (B.1.1.7), qui est, lui, une fois et demi plus transmissible et qui, lui, est également présent en Inde —au début d’avril, il était même devenu la forme dominante du virus dans l’État du Pendjab.

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Pour l’instant, le B.1.617 est un « variant d’intérêt ». Il n’appartient toujours pas à la catégorie, plus alarmante, des « variants préoccupants » (variant of concern) au contraire de ses homologues britannique, brésilien et sud-africain:

  • On sait qu’il est porteur de deux mutations à un endroit-clef qui pourraient le rendre plus contagieux. C’est une possibilité, mais qui reste encore à valider.
  • On a craint qu’il soit capable de déjouer les vaccins: rien ne permet de l’affirmer. D’ailleurs, dans le cas des variants britannique et aud-africain, cette possibilité, qui avait également été évoquée, a été écartée pour certains des principaux vaccins.
  • Des experts évoquent la possibilité qu’il puisse réinfecter des gens qui avaient déjà été contaminés —on évoque la même crainte avec le variant brésilien. C’est une hypothèse prise au sérieux du fait que la deuxième vague frappe entre autres dans des quartiers des mégalopoles où un grand nombre de gens avaient déjà été contaminés. Mais comme au Brésil, il pourrait s’écouler des semaines avant qu’on sache à quoi s’en tenir: la réinfection est une possibilité, mais chez quel pourcentage de la population?

 

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