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Après avoir infecté plus de 75 000 personnes à travers le monde, la variole simienne – communément appelée variole « du singe » – semble perdre du terrain. En effet, depuis quelques semaines, le nombre hebdomadaire de nouvelles infections est à la baisse. Si bien que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) propose des actions pour mettre un terme à l’épidémie.

Le 24 octobre, les données disponibles sur le site Web de l’OMS montraient que 75 441 personnes, réparties dans 109 pays, avaient été infectées depuis mai dernier, par le virus qui cause la variole du singe. La grande majorité des cas (86,5 %) sont rapportés en Europe et en Amérique.

Une situation sans précédent puisque, jusqu’à cette année, ce virus n’avait pratiquement jamais fait parler de lui en dehors du continent africain. Depuis mai, le nombre de cas rapportés par l’OMS dépasse le nombre total de cas rapportés depuis le premier cas confirmé chez un humain en 1970.

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Après une progression rapide, le nombre hebdomadaire de nouvelles infections a atteint un sommet au début du mois d’août avec 7477 nouveaux cas dans le monde. Depuis, le nombre de nouveaux cas diminue régulièrement. Dans la semaine du 10 au 16 octobre, le nombre de nouvelles infections s’élevait à 2202.

Cette diminution s’observe également au Canada, qui figure au 10e rang des pays les plus touchés. Selon les données de l’Agence de santé publique du Canada (ASPC), le nombre hebdomadaire de nouvelles infections a atteint un sommet au début d’août, avec 142. Depuis le début d’octobre, le nombre de nouveaux cas par semaine ne dépasse pas la vingtaine.

C’est dans ce contexte que l’OMS a publié, le 5 octobre, un Plan stratégique de préparation et de riposte (SPRP) contre la variole du singe dont l’objectif principal est de mettre un terme à l’épidémie. Pour y parvenir, l’OMS formule une série de recommandations afin de réduire au maximum la transmission interhumaine.

La transmission interhumaine du virus survient lors de contacts physiques étroits, notamment via contacts sexuels. L’ASPC insiste d’ailleurs sur le fait que « toute personne, quel que soit son sexe, son genre, sa race ou son orientation sexuelle, peut être infectée ou propager le virus ».

Rappelons qu’on a beaucoup écrit pendant les premières semaines de l’épidémie que la transmission se faisait entre des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Or, sur les 75 000 cas recensés, on n’a des données sur le sexe de la personne infectée que pour un peu plus de la moitié des cas (44 000) et parmi ces derniers, on ne connaît l’orientation sexuelle que de la moitié (22 000). De ceux-ci, en date du 24 octobre, 86,9% précisaient avoir des relations sexuelles avec des hommes.

Parmi les principaux symptômes, on retrouve de la fièvre, des douleurs musculaires et des éruptions cutanées. L’OMS insiste sur l’importance de la vaccination et des enquêtes épidémiologiques afin de détecter et d’isoler les personnes infectées.

Endémique dans plusieurs pays du continent africain, le virus était bien connu des autorités sanitaires locales. Si bien que l’on sait qu’il existe deux souches différentes du virus : la souche d’Afrique centrale et celle d’Afrique de l’Ouest. C’est cette dernière qui est à l’origine de l’épidémie actuelle.

Toutefois, un article publié récemment dans la revue New Scientist soulève les risques associés à la propagation de l’autre souche, celle d’Afrique centrale: son taux de létalité peut atteindre 10%, alors que celui de la souche d’Afrique de l’Ouest est d’à peine 1%.

Les experts cités dans l’article s’entendent sur l’importance de suivre la situation de près afin de limiter la propagation de cette souche. Il est notamment nécessaire de poursuivre les efforts pour identifier avec précision les animaux qui sont porteurs du virus et qui parviennent à le transmettre aux humains.

 

- Ilrick Duhamel

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