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Pas facile, de mesurer l’impact des masques, spécialement quand il s’agit de le distinguer de l’impact des autres mesures. La levée de l’obligation du port du masque dans certaines écoles de la région de Boston, mais pas toutes les écoles, a offert une rare opportunité de comparer des groupes similaires.

Et le résultat est que les écoles où les élèves n’étaient plus obligés de porter le masque à partir de mars 2022 ont vu, chez les jeunes et chez les employés, une moyenne 44,9 cas par 1000 de plus que les écoles où le port du masque était toujours obligatoire. Si l'on ne s’arrête qu’aux employés, l’effet est encore plus net: la levée de l’obligation du port du masque a été associée à 81,7 cas de COVID de plus par 1000 personnes.

Avant la levée de l’obligation, l’évolution des infections au coronavirus était similaire un peu partout dans les écoles de la grande région de Boston.

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L’étude, qui portait sur les 15 premières semaines suivant cette levée de l’obligation de porter le masque dans l’État du Massachusetts, est parue le 9 novembre dans le New England Journal of Medicine.

Les chercheurs de quatre institutions du Massachusetts notent que le taux d’infection chez les élèves « avec masque » était moins élevé « même dans les écoles publiques ». Un détail qu’ils prennent la peine de préciser parce qu’on trouve davantage, dans le secteur public, « d’édifices qui étaient vieux et dans de plus mauvaises conditions » —pas de bons systèmes de ventilation, par exemple. En plus d’avoir « plus d’étudiants par classe ». Et en plus du fait que les étudiants y sont plus nombreux à provenir de « communautés à faible revenu », ou de minorités (Noires ou Hispaniques), qui ont systématiquement été plus fortement touchées par la COVID pendant toute la durée de la pandémie.

Si, malgré tous ces facteurs de risque, l’obligation du port du masque a tout de même fait une différence, cela témoigne à quel point cette mesure a été sous-estimée, résume, dans un éditorial accompagnant l’étude, Julia Raifman (qui n’a pas participé à la recherche), de l’École de santé publique de l’Université de Boston. « Ces observations mettent en lumière l’importance du masque généralisé en tant que couche de protection. » De plus, rappelle-t-elle, le fait que la pandémie ait pesé plus lourdement sur certains groupes de la société rappelle qu’une mesure aussi simple est « un faible coût à répartir à l’ensemble de la société, plutôt que de déplacer le plus gros du fardeau de la COVID vers des populations qui ont déjà été fragilisées par le racisme structurel et autres iniquités ».

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