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Ces dernières années, près d’une centaine de rivières britanniques ont eu droit à une intervention inusitée: leur « injecter » de l’oxygène pour empêcher les poissons de mourir. 

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L’initiative de l’Agence environnementale britannique, révélée cette semaine par le magazine New Scientist, est un rappel qu’une rivière, comme tout secteur marin,  peut devenir une « zone morte », par manque d’oxygène: ce déficit peut être le résultat d’une croissance explosive des algues, qui monopolisent l’oxygène, au détriment du reste de la vie marine —poissons et plantes aquatiques. Et cette explosion d’algues peut elle-même être causée par un déversement de déchets organiques ou d’engrais agricoles, ou par des températures plus élevées.

Selon des documents obtenus par le magazine en vertu de la loi d’accès à l’information, l’agence gouvernementale a effectué en moyenne 20 de ces « interventions » chaque année depuis 2018. Celles-ci consistent bel et bien à « pomper » de l’oxygène, soit par aération mécanique —qui augmente le taux d’oxygène dans une zone donnée en brassant la surface— soit par du peroxyde d’hydrogène (H2O2) liquide. En août 2022, une telle intervention dans la Tamise, qui traverse Londres, s’était étirée sur 11 jours. 

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C’est littéralement l’équivalent de mettre les poissons sur le respirateur artificiel, commente le biologiste marin Gary Caldwell, de l’Université Newcastle. Une mesure de dernier recours, qui pourrait se répéter dans davantage de cours d’eau et de lacs. 

Le gouvernement d’une des provinces de l’Australie avait révélé en 2019 avoir fait la même chose devant la mort massive de poissons dans le contexte d’une canicule. Sur une base moins officielle, des chercheurs aux États-Unis et au Canada ont testé la chose, dans le but d’en évaluer l’impact. En effet, si l’initiative est inusitée, c’est parce que personne n’est en mesure d’affirmer si elle fonctionnera, ou pendant combien de temps, du moins tant que les déversements de polluants se poursuivront et que la température continuera d’augmenter. 

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