La capsule qui est retombée sur Terre le 24 septembre avec des fragments d’un astéroïde à son bord, aura offert la rentrée dans l’atmosphère la plus suivie de l’histoire.
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Larguée par la sonde américaine Osiris-REx, cette capsule était attendue pour son contenu d’une grande rareté: la sonde spatiale avait effleuré l’astéroïde Bennu il y a trois ans et jusque-là, seules deux sondes japonaises avaient ramené sur Terre, en 2010 et en 2020, des fragments d’astéroïdes. Mais Osiris-REx (acronyme de Origins-Spectral Interpretation Resource Identification Security Regolith Explorer) était aussi attendue pour une opportunité tout aussi rare: sa capsule représentait un objet « cosmique » dont on pouvait prévoir l’exact moment où il rentrait dans l’atmosphère et dont la trajectoire et la vitesse se comparaient à celles d’une météorite.
Or, on a peu de données sur le comportement des météorites dans notre atmosphère, pour la bonne raison qu’on peut rarement les observer en direct. On peut tout au plus mesurer l’énergie derrière une explosion, comme celle de la météorite de 18 mètres de large qui a éclaté au-dessus de Chelyabinsk, Russie, en 2013. Comme cette explosion était d’une puissance de plus de 30 fois supérieure à celle de la bombe atomique d’Hiroshima, les experts du domaine avaient de bonnes raisons de demander qu’on suive seconde par seconde la rentrée de la capsule.
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Des avions, des ballons, des sismographes, des détecteurs d’infrasons et d’autres équipements, étaient donc à l’écoute le 24 septembre, entre le moment où la capsule est entrée dans l’atmosphère au-dessus de San Francisco, et celui où son parachute s’est déployé, sept minutes plus tard. Elle a touché le sol dans le désert de l’Utah. Voyageant à 12 kilomètres à la seconde, elle a comprimé l’air en face d’elle, créant une « bulle » de gaz et de plasma très chaud, et un double bang hypersonique.
Certains experts ont estimé que la « boîte » pourrait contenir 250 grammes de matériel recueilli à la surface de Bennu. La quantité exacte pourrait ne pas être connue avant des semaines mais il s’agira vraisemblablement d’une « récolte » beaucoup plus abondante que dans le cas des deux missions japonaises. Une partie de ce matériel sera distribuée à des chercheurs de 25 laboratoires à travers le monde, dont 4% à des chercheurs canadiens, parce que l’Agence spatiale canadienne a fourni l’altimètre laser avec lequel la surface de l’astéroïde a été « cartographiée »
Image: Représentation d'artiste d'Osiris-REx approchant la surface de l'astéroïde Bennu / NASA