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Le cheval que les humains ont appris à dompter n’est pas si « naturel » qu’il en a l’air. Il est le résultat de croisements effectués par des éleveurs il y a un peu plus de 4000 ans qui ont permis d’obtenir un animal qui pouvait se reproduire plus vite —et cette lignée s’est ensuite imposée sur les autres, à travers le monde entier.

Selon une analyse comparative de 475 génomes anciens de chevaux d’Europe et d’Asie parue le 6 juin dans la revue Nature, l’évolution accélérée de cette lignée aurait commencé il y a environ 4200 ans —soit plus tard que ce que des recherches précédentes avaient laissé croire— dans une région de steppes allant du nord de la Mer Noire jusqu’à l’Oural, en passant par une partie de l’Ukraine et de la Russie —appelée la steppe pontique. En peu de temps, l’écart moyen entre deux générations de chevaux y est passé de 8 ans à 4 ans. 

On ne sait pas grand-chose des éleveurs de cette région et de cette époque, sauf qu’on constate que leurs efforts ont donné une supériorité telle à cette lignée de chevaux qu’elle s’est par la suite répandue à travers le monde. Tous les chevaux domestiques d’aujourd’hui en sont les descendants. Il est possible que cet effort pour accélérer la reproduction corresponde à une volonté de se servir du cheval comme moyen de transport plus rapide, ou comme animal pour tirer des chariots. 

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Une première tentative d’élevage du cheval avait eu lieu il y a 5500 ans, plus à l’est, dans les steppes de ce qui est aujourd’hui le Kazakhstan, et elle s’est vraisemblablement soldée par un échec, puisque cette lignée, révèlent les génomes de cette période, n’a pas laissé de descendance. 

L’équipe dirigée par le paléoanthropologue Ludovic Orlando, du Centre d'anthropobiologie et génomique de l'Université Paul-Sabatier à Toulouse, avait déjà, en 2021, déterminé que la steppe pontique était le lieu d’origine de ce succès de domestication. Orlando avait aussi signé dès 2019 une étude sur des lignées éteintes de chevaux, soulignant au passage à quel point le cheval tel que nous le connaissons montre un appauvrissement de sa diversité génétique, par rapport à ce qu’étaient les chevaux d’il y a quelques millénaires, voire d’il y a quelques siècles.

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