
En mettant fin au financement des médias américains vérificateurs de faits sur Facebook, Mark Zuckerberg avait annoncé que ces médias seraient remplacés par un système de « notes de la communauté » similaire à celui qui existe sur X. Or, il s’avère que les sources utilisées dans les notes de la communautés sur X sont le plus souvent… des médias vérificateurs de faits.
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Dans une étude réalisée par le site de vérification des faits espagnol Maldita, les sites professionnels de vérification des faits (fact-checking) figurent parmi les trois sources les plus souvent citées par les auteurs de notes de la communauté, en compagnie des autres messages publiés sur X et de Wikipédia. Les notes qui utilisent ces sources ont également plus de chances d’être visibles.
Les « community notes » sont écrites par des usagers de X. Elles visent les messages faux ou trompeurs, mais elles n’apparaissent au bas de tels messages que si un certain nombre d’usagers (qui n’a pas été dévoilé par X) approuve la note en question. Autrement dit, ce ne sont pas toutes les notes rédigées qui sont visibles: en fait, plusieurs efforts partiels pour mesurer leur efficacité ont suggéré qu’au final, seule une minorité apparaît. Il est possible qu’elles aient malgré tout un impact positif, en réduisant la portée des messages ciblés.
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L’équipe de Maldita s’est penchée sur 1,2 million de notes écrites en 2024, incluant celles qui n’étaient pas publiées —puisqu’un usager autorisé à écrire une note a accès à un nombre indéterminé de celles qui sont en attente d’approbation. L’étude a également observé que les notes qui citaient des vérificateurs de faits apparaissaient en moyenne 90 minutes plus tôt que les autres —une différence qui peut s’avérer importante, quand on se rappelle que les fausses nouvelles, en moyenne, voyagent plus vite que les vraies.
L’étude souligne aussi, par la bande, une faiblesse des notes de la communauté : comme elles reposent sur le bénévolat d’usagers, et des usagers qui, de surcroît, sont anonymes, il est impossible de mesurer la rigueur ou l’expertise de ceux-ci. Pour Alex Mahadevan, directeur du programme d’éducation à l’information à l’Institut Poynter de Floride, un programme « amélioré » de notes aurait davantage de succès s’il impliquait aussi des professionnels de la vérification des faits, et s’il intégrait un système de suivi de la qualité et de la véracité des auteurs de notes.