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Plusieurs parents hésitent à faire vacciner leur enfant contre la COVID-19. Le Détecteur de rumeurs a comparé ce que l’on sait des risques de la maladie et du vaccin.


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Quels sont les risques d’être hospitalisés pour la COVID-19 chez les enfants non vaccinés?

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Selon une courte revue de la littérature publiée par l’INSPQ en novembre, donc avant Omicron, parmi les enfants de 5 à 11 ans déclarés positifs à la COVID, le taux d’hospitalisation était de 0,2 % (soit un enfant hospitalisé par 500 enfants infectés). Dans un autre rapport de l’INSPQ, publié à la mi-décembre, on rapportait que 13 % des enfants hospitalisés pour la COVID avaient été admis aux soins intensifs, ce qui représenterait donc environ 1 sur 4000 enfants infectés.

L’INSPQ rapportait alors que 34 410 cas de COVID avaient été déclarés chez les 5-11 ans, ce qui correspondait à 5 % des enfants de ce groupe d’âge. Ce pourcentage n’incluait toutefois que les cas signalés, qui ne représentent qu’une fraction du total des infections. Il est donc probable que le risque réel d’hospitalisation soit plus faible. Par contre, comme le variant Omicron est plus contagieux, son arrivée a, depuis, fortement augmenté ce risque d’infection.

Pour ce qui est des décès causés par la COVID, à la mi-décembre, aucun n’avait été rapporté chez les enfants de 5 à 11 ans. À Québec, le décès d’une fillette de 4 ans, rapporté par les médias le 17 janvier, serait le premier d’un mineur survenu dans la région de Québec depuis le début de la pandémie.

Quels sont les risques de COVID longue et du syndrome inflammatoire multisystémique?

Dans cette même revue rapide de la littérature et des données épidémiologiques provinciales chez les moins de 18 ans, à la mi-décembre, l’INSPQ mentionnait que 0,7 à 4,6 % des enfants infectés de moins de 18 ans seraient touchés par la forme longue de la COVID. L’important écart traduit la difficulté qu’ont encore les chercheurs à définir les symptômes de la COVID longue.

Pour ce qui est du syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant, qui peut se développer à la suite d’une exposition au virus, 5,9 enfants sur 100 000 ont été hospitalisés pour cette raison au Canada.

Quelle est l’efficacité des vaccins pour prévenir les infections?

Selon les données des essais cliniques réalisés sur le vaccin pour les 5 à 11 ans par la compagnie Pfizer-BioNTech, et déposées en octobre auprès des autorités américaines, l’efficacité pour prévenir les infections serait de 91 %. Si on appliquait ce pourcentage au taux d’infection cité plus haut de 5%, chez les enfants de 5 à 11 ans, le risque d’être infecté passerait donc à environ 0,5 % après la vaccination.

Ces données ont toutefois été obtenues pendant une période où le variant Delta était dominant. On sait que l’efficacité du vaccin est moindre contre le variant Omicron. Et les études publiées ces derniers mois sur la baisse d’efficacité du vaccin après quelques mois pour prévenir les infections sont venues brouiller les cartes —même si la protection pour prévenir les hospitalisations ou les décès reste élevée. À noter que ces dernières études portent sur des adultes ou des adolescents, la vaccination des 5-11 ans n’offrant pas encore de recul suffisant.

Quels sont les risques de complications du vaccin chez les 5 à 11 ans?

Dans le cadre des essais cliniques de Pfizer, l’effet secondaire le plus fréquent était la douleur au site d’injection, comme l’ont rapporté 74 % des enfants après la première dose. Ensuite, 39% ont mentionné avoir ressenti de la fatigue après la deuxième dose et 28 %, des maux de tête après la deuxième dose. Parmi les autres effets mentionnés, on retrouve un gonflement et une rougeur au site d’infection, des douleurs musculaires, des frissons et de la fièvre. La plupart de ces effets secondaires ont été ressentis dans les deux jours suivant la vaccination.

Aucun effet secondaire grave n’a été rapporté lors de ces essais cliniques. Cependant, le nombre de participants n’était pas suffisamment élevé pour détecter des effets secondaires rares, c’est-à-dire ceux qui se produisent moins d’une fois sur 20 000. En comparaison, une analyse sur la sécurité des vaccins chez les enfants de 5 à 11 ans réalisée en décembre par les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) conclut que seulement 4249 rapports d’effets secondaires ont été comptabilisés après 8 millions de doses chez les 5 à 11 ans et que, dans 97,6 % des cas, il ne s’agissait pas d’effets sérieux.

Autrement dit, des effets secondaires sérieux ont été rapportés dans 2,4% des 4249 rapports d’effets secondaires, soit une centaine de cas sur 8 millions de doses. En comparaison, rappelons ce qui a été dit plus haut: dans le cas de la COVID, l'INSPQ estime qu’un enfant infecté sur 500 se retrouve à l’hôpital. Ce qui voudrait dire que le ratio d’hospitalisation à cause de la COVID serait plus de 150 fois plus élevé.

Vaccin et COVID - Enfants - graphique 1

Et les myocardites?

L’effet secondaire du vaccin qui a sans doute fait le plus parler de lui est le risque de myocardite ou de péricardite, c’est-à-dire une inflammation de la membrane ou du muscle du cœur. Cette condition est très rare. Dans leur analyse, les CDC rapportaient que, sur la centaine d’effets dits « sérieux », on comptait 11 cas de myocardites pour 8 millions de doses administrées. Cela correspond à un risque de 0,0001 %.

Or, il ne faut pas oublier que les myocardites et les péricardites peuvent aussi survenir après une infection au virus de la COVID. Selon une étude publiée en septembre par les CDC, le risque de myocardite chez les enfants de moins de 16 ans infectés par la COVID-19 serait de 0,13 % (soit 1,3 pour 1000, ou 1300 par million).

De plus, une étude américaine prépubliée en octobre conclut que les myocardites dues au vaccin sont associées à un risque plus faible d’insuffisance cardiaque et à un rétablissement plus rapide que les myocardites causées par un virus.

Vaccins et COVID - Enfants - Graphique 2

Verdict

Chez les 5 à 11 ans, les risques de complications lors de l’infection par la COVID-19 sont très faibles. Par contre, avec le vaccin, les risques de complications sont au moins 150 fois plus faibles.

Crédits photo: Maya Kruchankova / Dreamstime

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