
L’augmentation de la force du champ magnétique entourant la Terre semble être liée à l’augmentation du taux d’oxygène dans l’atmosphère. Il est impossible de dire lequel influence l’autre, ou même si un troisième facteur est en jeu. Mais cette corrélation ressort de traces géologiques étalées sur plus de 500 millions d’années.
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Dans une étude publiée le 13 juin dans la revue Science Advances, une équipe américano-britannique révèle en effet cette « forte connexion », qui pourrait avoir des implications sur l’évolution de la vie sur Terre —puisque la présence d’oxygène en est un facteur déterminant.
L’oxygène, rappellent ces chercheurs en géophysique, en biogéochimie et en astrobiologie, a toujours été présent dans la croûte terrestre. Mais il a commencé à lentement s’accumuler dans l’atmosphère il y a 2 milliards et demi d’années, lorsque des micro-organismes qui produisent de l’oxygène à travers la photosynthèse ont commencé à évoluer. Et il a atteint des concentrations suffisantes pour que des animaux plus complexes puissent le respirer, il y a un demi-milliard d’années.
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Depuis lors, le taux d’oxygène est en croissance, mais avec des hauts et des bas. Or, la courbe de ces hauts et de ces bas ressemble beaucoup à celle de la croissance du champ magnétique, quand on les observe à l’échelle géologique —c’est-à-dire sur une échelle de dizaines de millions d’années.
Les variations du champ magnétique laissent une empreinte dans la roche volcanique, parce que les cristaux magnétiques qui se forment lorsque la lave se solidifie, s’alignent en fonction du champ magnétique, à la manière d’une boussole.
Une des hypothèses pour expliquer cette corrélation, mentionnée dans l’étude, tourne autour du fait que le champ magnétique nous protège en partie du vent solaire —c’est-à-dire les particules chargées électriquement qui sont régulièrement éjectées par notre étoile. Ce qui est une bonne chose, puisqu’un trop-plein de ces particules pénétrant dans l’atmosphère pourrait entraîner la « fuite » d’une partie de l’oxygène dans l’espace. Or, il n’est pas impossible que des affaiblissements périodiques du champ magnétique entraînent un affaiblissement périodique du taux d’oxygène.
Ou bien, les variations du champ magnétique font elles-mêmes partie d’un cycle plus complexe, encore à découvrir, lié à l’activité interne de notre planète et de son noyau.
Dans tous les cas, l’étude intéresse même les chasseurs de vie sur d’autres planètes: elle nourrit l’idée qu’un puissant champ magnétique, comme le nôtre, serait essentiel à l’évolution d’une forme de vie complexe.