Chez les moustiques, la femelle n’a qu’une seule chance pour se reproduire. On a longtemps présumé que c’était le premier mâle venu qui en profitait. Il s’avère que c’est plutôt elle qui contrôle le processus, par un mouvement de ses organes génitaux.
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Qui plus est, aucune autre tentative d’accouplement ne semble provoquer ce mouvement une deuxième fois, peu importe combien de mâles s’y essaient. Et ils sont nombreux à essayer, décrivent des chercheurs en neurogénétique et comportement.
Il s’agissait là d’un des paradoxes de la biologie: sachant que la femelle n’a qu’une occasion pour se reproduire, il paraissait étrange que ce soient les mâles qui contrôlent le processus. La découverte, décrite le 28 octobre dans la revue Current Biology, remet donc les pendules à l’heure : la femelle a bel et bien le contrôle sur qui elle choisit, bien que les chercheurs n’aient pas pu déterminer si quelque chose de particulier, parmi les mâles, déterminait le choix de la femelle.
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À la défense des chercheurs qui ont étudié les moustiques depuis des décennies sans observer ce phénomène, celui-ci se déroule en moins de deux secondes, ce qui rendait la chose difficile à filmer. Cela, en plus d’un vieux biais sexiste qui assumait traditionnellement que l’initiative relevait nécessairement du mâle, commente au passage l’entomologiste Leslie Vosshall, de l’Université Rockefeller, auteure principale de la recherche.
Avec l’aide de caméras à haute résolution et à haute vitesse, son équipe a analysé image par image les pratiques de deux des espèces de moustiques les plus invasives du monde, Aedes aegypti et Aedes albopictus. Ces deux espèces sont responsables de la transmission aux humains de maladies aussi diverses que la fièvre jaune, le zika et la dengue. Chaque femelle peut pondre jusqu’à 1000 oeufs grâce à ce seul acte réussi.





