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Des virus qui modifient l’odeur de l’animal pour le rendre plus appétissant pour les moustiques. Une façon pour ces virus d’obtenir un moyen de transport gratuit jusqu’à la prochaine victime…

Les chercheurs qui viennent d’identifier ce phénomène autour des virus de la dengue et du Zika ont mené leurs expériences sur des souris. Mais tout laisse croire que le phénomène s’applique aux humains. Et si la découverte est inquiétante d’un point de vue de santé publique —personne n’aime l’idée que les moustiques porteurs de maladies soient plus nombreux— elle ouvre la porte à des techniques pour réduire le risque: atténuer l’odeur ou même la bloquer.

Il y a longtemps que l’on sait que certaines maladies changent l’odeur de leur hôte, à l’avantage des micro-organismes. Les plantes infectées par le virus de la mosaïque du concombre, émettent une molécule qui attirent les aphidés, ou pucerons, à partir desquels le virus va infecter d’autres plantes. La malaria est également connue pour le changement d’odeur qu'elle provoque, détectable par les moustiques qui transmettent ensuite la maladie. On ignorait toutefois ce qu’il en était avec le Zika et la dengue, deux virus similaires transmis par les moustiques Aedes qui se reproduisent dans des eaux stagnantes.

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Les auteurs de la recherche, parue le 30 juin dans la revue Cell, ont évalué que les souris infectées par l’un ou l’autre de ces virus émettaient 10 fois plus d’acétophénone. Ils ont également constaté que le fait d’enduire les souris non infectées avec de l’acétophénone attirait là aussi les moustiques —et ils ont répété l’expérience avec quelques humains protégés des piqûres.

En temps normal, des bactéries présentes à la surface de notre peau produisent naturellement cette substance, mais en contrepartie, une protéine antimicrobienne, produite par les cellules de la peau, limite leur nombre. Le gène responsable de cette protéine serait moins actif chez les souris infectées par la dengue ou le Zika.

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