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S’il ne faut pas attendre de la COP30, qui se déroule à Belém (Brésil) jusqu’au 21 novembre, de nouvelles cibles de réduction des gaz à effet de serre, il y a par contre deux grands axes qui seront au centre de plusieurs des discussions menées en parallèle: l’adaptation aux changements climatiques d’ores et déjà en cours, et les finances.

L’adaptation

Pendant la première décennie de ces COP (Conférences des parties, dont la première remonte à 1995, les « parties » étant les pays participants), l’adaptation avait été un mot honni: on voulait croire qu’il serait possible d'agir suffisamment vite pour éviter le pire des futurs impacts climatiques. L’idée d’une inévitable adaptation s’est lentement imposée, au point qu’elle fut au coeur du Fonds vert pour le climat, créé en 2010 : il prévoit des prêts et des dons aux pays en voie de développement pour des activités d’adaptation et d’atténuation (par exemple, la construction de barrières anti-inondations, la conservation des forêts, la fermeture des centrales au charbon, le déplacement de routes ou de quartiers inondables). 

C’est dans ce contexte que se situe cette année l’Objectif mondial d’adaptation (Global Goal on Adaptation, ou GGA). C’est la première tentative pour quantifier les niveaux d’adaptation aux changements climatiques des pays les plus pauvres —avec pour objectif de mieux cibler les actions qui méritent un financement d’urgence. À terme, le GGA serait censé s’appuyer sur une centaine d’indicateurs, depuis les risques d’inondations jusqu’à l’insécurité alimentaire.

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Il a toutefois fallu du temps pour en arriver là: le concept a été évoqué pour la première fois dans l’article 7 de l’Accord de Paris, en 2015, mais ce n’est qu’en 2021 qu’on a vu naître, lors de la COP de Glasgow, un groupe de travail chargé de définir ces indicateurs. Il n’est pas encore certain que la liste des 100 indicateurs fera l’unanimité, analysait le 3 novembre le magazine Carbon Brief. Or, toutes les décisions dans une COP doivent être prises à l’unanimité.

Parallèlement, le pays-hôte de la COP30, le Brésil, veut mettre de l’avant un « mécanisme pour une juste transition » (Belém Action Mechanism for a Just Transition). L’idée est de recadrer le discours sur la transition vers les énergies vertes en insistant sur la création d’emplois plutôt que les coûts économiques. Il s’agirait donc, en théorie, de cibler les dons ou les prêts en fonction de projets qui permettent la transformation de secteurs comme l’agriculture, l’énergie ou les mines. 

Les finances

Parallèlement au Fonds vert, les différents pays s’étaient entendus l’an dernier à Bakou (Azerbaïdjan), après des années de négociations, pour financer aussi la réparation des dégâts (en anglais, loss and damage) que subissent déjà les pays plus pauvres —par exemple en raison d’inondations, de canicules ou de sécheresses. Et ce, en dépit du fait qu’ils ont été, historiquement, de plus petits émetteurs de gaz à effet de serre

Le financement de ces nouvelles initiatives doit aussi impliquer le secteur privé et le Brésil espère que la COP30 permettra d’en définir les paramètres. Une de ces initiatives est le Tropical Forests Forever Facility (TFFF), dont l’objectif est de mettre fin à la déforestation —en gros, on paierait les pays pour préserver leurs forêts. Il pourrait voir le jour à la COP30

Le TFFF représente en soi une démarche originale, notait le New Scientist en mai dernier: alors que la préservation des forêts reposait jusqu’ici sur le calcul de la quantité de CO2 qu’elle peuvent emmagasiner —c’est le principe des crédits carbone—  l’idée serait plutôt de payer pour la quantité de forêt qui est restée intacte chaque année, sur la base des observations des satellites.

Mais ce ne sont pas seulement les forêts qui ont des besoins. En additionnant atténuation, adaptation et dégâts, on parle de besoins qui se mesurent en centaines de milliards de dollars par année. La présidence de la COP30, dans son plan de travail « de Bakou à Belém », mentionne un ambitieux objectif de 1300 milliards$ par an en 2035.

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