À l’époque des Grecs et des Romains, les océans étaient réputés pour abriter toutes sortes d’étranges créatures telles que des monstres marins, des sirènes et des serpents de mer. Au 19e siècle, on croyait qu’en dessous de 500 mètres, il n’y avait aucune vie possible dans les profondeurs de l’océan.
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Malgré ses craintes, l’Homme est curieux de nature. Ainsi, au fil des siècles, il a inventé toutes sortes d’engins de plus en plus sophistiqués pour explorer le fond des mers : des cloches de plongée, des scaphandres, des submersibles. Aujourd’hui la technologie a permis la mise au point de robots sous-marins téléguidés et d’observatoires sous-marins reliés par internet. Surprise! Les fonds marins sont habités par une faune variée à toutes les profondeurs.
En 1960, le bathyscaphe Trieste atteint le fond de la fosse des Mariannes au large des Philippines après cinq heures de descente et avec deux hommes à son bord. C’est le record absolu : 10 916 mètres! C’est la plus grande profondeur jamais atteinte par l’Homme à ce jour!
Il fait noir, il fait froid et il y a peu à se mettre sous la dent!!
Certains animaux retrouvés dans les grandes profondeurs n’ont rien à voir avec ceux qui vivent à proximité de la lumière. En fait, on dirait presque des extraterrestres! Ils ont développé des caractéristiques uniques leur permettant de régner dans des conditions bien particulières qui nous semblent extrêmes.
Au-delà de 500 mètres, la lumière qui parvient dans l’océan est très faible. Si un plongeur avait la possibilité de se rendre à une telle profondeur, il n’y verrait déjà plus rien. Poissons, crustacés et mollusques sont pourtant en mesure d’y vivre aisément. Cette faible lumière décroît graduellement. À 1 000 mètres, vient, pour ainsi dire, l’obscurité totale.
Pour les aider à voir dans la lumière réduite, certains poissons sont pourvus de gros yeux ultrasensibles. Poissons, crustacés et méduses, qui vivent en suspension dans la colonne d’eau, adoptent toutes sortes de stratégies pour éviter les prédateurs. Pour passer inaperçu, rien de mieux que de se confondre à son environnement. Certains d’entre eux sont totalement transparents!
Certains animaux des abysses sont capables d’émettre de pâles signaux lumineux bleu-vert, parfois rouges, c’est la bioluminescence. La bioluminescence est très utile, parfois pour tendre un piège à une proie, pour éblouir un prédateur, pour se camoufler ou pour attirer un partenaire sexuel.
Dans les abysses, la température est très constante et se situe généralement autour de quatre degrés Celsius. Mais plus que le froid, l’obstacle majeur qui se pose à l’exploration sous-marine profonde est l’immense pression qui y règne. À 1 000 mètres, la pression est supérieure à 100 fois celle de la surface. C’est l’équivalent du poids de trois éléphants sur nos épaules! Les submersibles, les caméras et tous les instruments de mesure utilisés dans les fonds marins doivent être conçus pour supporter cette énorme pression.
Beaucoup de poissons des profondeurs ont des os mous et faibles. Certains possèdent très peu d’écailles ou d’épines. Ces adaptations réduisent leur poids ce qui leur permet de flotter en minimisant la dépense énergétique.
Les abysses : l’écosystème le plus diversifié de la planète!
Les abysses représentent le plus vaste espace de la planète susceptible d’abriter la vie. La température glaciale, la pression immense, la noirceur totale et le manque apparent de nourriture créent un milieu en apparence inhospitalier pour la vie animale.
Aujourd’hui, nous savons que les animaux se font généralement de plus en plus rares à mesure que l’on plonge vers les très grandes profondeurs, mais la biodiversité n’en souffre pas pour autant. Les scientifiques ne cessent de découvrir et de décrire de nouvelles espèces dans les profondeurs océaniques. En se basant sur les espèces déjà récoltées et le milieu encore inexploré, on estime que la nuit océanique pourrait héberger encore dix millions de nouvelles espèces et peut-être davantage. Si c’est le cas, les abysses seraient l’écosystème le plus diversifié de la planète! Plus encore que les forêts tropicales ou les récifs coralliens!
Les abysses, une richesse!
Au moment où l’Homme envoie des sondes pour explorer l’Univers, trente ans après avoir marché sur la Lune, les abysses représentent d’immenses surfaces de notre planète encore bien peu explorées. Si les abysses ont, jusqu’à présent, été relativement épargnés de toute forme d’exploitation, des menaces pèsent maintenant sur ces milieux car ils renferment des richesses considérables qui font l’objet de nombreuses convoitises.
Des milliers de poissons et d’invertébrés marins restent encore à découvrir, mais hélas, plusieurs d’entre eux sont déjà menacés par le chalutage sur le fond, une technique de pêche des plus destructrices. Ces énormes filets qui raclent le plancher de l’océan détruisent tout sur leur passage, entre autres de fragiles éponges et des coraux multicolores qui croissent de seulement quelques centimètres par année. Certains d’entre eux seraient âgés de plus de 100 ans!
En plus des poissons des grandes profondeurs, les abysses recèlent des trésors peu connus : des molécules aux vertus pharmaceutiques inégalées, des produits cosmétiques, des suppléments alimentaires, des gisements de métaux précieux... et sans doute plus encore. L’exploitation à grande échelle est encore difficile pour des raisons à la fois écologiques, techniques et économiques mais les expéditions futures devraient permettre de révéler encore bien des secrets enfouis dans les abysses.
Assisterons-nous à la disparition des dernières merveilles des abysses avant même qu’ils nous aient révélé tous leurs secrets?
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