Les boules étaient fabriquées à partir d'ivoire et, déjà à cette époque, les éléphants se faisaient rares. Pour remédier à la situation, un prix de 10 000 dollars fut offert à la première personne qui trouverait un substitut à l'ivoire pour la fabrication des boules de billard. John Wesley Hyatt, un imprimeur new-yorkais, décida de relever le défi.
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À l'époque, les imprimeurs protégeaient leurs doigts avec ce que l'on appelait du collodion, de la nitrocellulose dissoute dans de l'alcool ou de l'éther. Quand le solvant s'évaporait, il laissait derrière lui une pellicule plastique transparente imperméable à l'encre. Ce matériau, toutefois, était trop flexible pour en faire des boules de billard. Après plusieurs essais, Hyatt découvrit que lorsque le collodion était mélangé à un composé naturel, le camphre, puis pressurisé, il en résultait une substance dure capable de remplacer l’ivoire. Ce matériau, auquel on donna le nom de celluloïd, posait quand même un problème. Les boules avaient tendance à exploser lorsque deux d'entre elles se frappaient un peu trop fort !
Le celluloïd a marqué la fin du 19e siècle et on l’utilisa dans une multitude d'objets : dents artificielles, manches de couteau, boutons, stylos, etc. Si vous regardez des films ou des photos d'époque, remarquez les manchettes et les cols de chemises rigides que portaient les hommes. Celles-ci étaient faites en celluloïd et étaient amovibles. Le soir, pas besoin de laver la chemise en entier. On pouvait simplement détacher les cols et les manchettes et les passer sous l'eau pour les réutiliser le lendemain.
Malgré leur sérieux handicap, les boules de billard en celluloïd furent utilisées jusqu'au début des années 1900. Elles furent alors remplacées par des boules en bakélite, le premier plastique totalement synthétique, découvert par Léo Baekeland. Aujourd’hui, le celluloïd estencore utilisé pour les balles de ping-pong. Mettez en une sous votre nez, vous remarquerez l'odeur de camphre. _______________________________________________________________________________________________________ LES MANCHETTES SCIENTIFIQUES d’Ariel Fenster L’Organisation pour la science et la société de l’Université McGill présente des capsules sur des sujets défrayant l’actualité scientifique. Plus de renseignements sur ces sujets, ou d’autres d’intérêt général, sont disponibles en communiquant avec Ariel Fenster.
Professeur Ariel Fenster Organisation pour la science et la société de l’Université McGill 514 398-2618 ariel.fenster@mcgill.ca