Une voie qui le fit passer par des disciplines aussi variées que les mathématiques, la physique, la philosophie, l’électronique ou la médecine. Pas étonnant alors que cette pensée ait pu accoucher d’une conception générale du fonctionnement du cerveau en opposition complète, sur plusieurs points, à la conception cognitiviste dominante de la seconde moitié du XXe siècle.
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C’est en utilisant le système olfactif du lapin et en ne l’analysant ni au niveau des neurones individuels, ni au niveau de l’activité globale de son cerveau, mais à un niveau intermédiaire, qu’il a pu jeter les bases, en s’inspirant de concepts de la physique du chaos (comme les oscillations ou les attracteurs étranges), de ce domaine de recherche qu’on appelle aujourd’hui la neurodynamique. Comme l’explique l’article de Frohlich qui comporte une brève introduction accessible à la physique du chaos, on a longtemps cru que l’activité du cerveau s’apparentait au chaos au sens trivial de désordre ou de « bruit ». Mais Freeman a justement montré que c’était plutôt quelque chose d’extrêmement complexe, mais d’ordonné en même temps, avec des propriétés permettant au cerveau d’avoir cette flexibilité correspondant à la rapide succession de nos états mentaux. En d’autres mots, ceux de Freeman comme le rappelle Frohlich, « le cerveau est constamment en train de basculer entre différents attracteurs. »
Voilà sans doute pourquoi, dans la fameuse carte de l’état des lieux des sciences cognitives dressée en 1991 par Francisco Varela , Freeman est le neurobiologiste qui se retrouve le plus à l’avant-garde de l’approche dynamique incarnée devenue aujourd’hui incontournable dans les sciences cognitives modernes.
Chaos, Meaning, and Rabbits: Remembering Walter J. Freeman III
Neurophysiologist and philosopher Walter Freeman dies at 89