L’idée que Dieu ait pu créer l’Homme à son image peut être rejetée. C’est sur cette phrase provocante que s’ouvre le dernier éditorial de la revue Nature. Éditorial qui, paradoxalement, n’a pas pour but d’offenser les croyants.

Les hasards de l’actualité ont permis aux éditeurs de cette revue britannique d’y aller d’une autre charge contre ceux qui tentent d’inféoder le savoir à leurs croyances. Ainsi, trois des candidats républicains à la présidence des États-Unis ont récemment reconnu, lors d’un débat télévisé, qu’ils ne croyaient pas à l’évolution. L’un d’eux s’explique dans une lettre publiée le 31 mai par le New York Times : « l’homme n’était pas un accident et reflète une image unique dans l’Ordre de la création », écrit le sénateur Sam Brownback, du Kansas. Des théories « qui ébranlent cette Vérité devraient être fermement rejetées comme de la théologie athée se faisant passer pour de la science ».

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Or, il se trouve que deux textes parus justement cette semaine vont à l’encontre des croyances du sénateur Brownback. L’un d’eux (lecture réservée aux abonnés), souligné par l’éditorialiste de Nature, est une revue de la littérature sur les bases biologiques du dégoût (voir la photo!) : il en ressort que le dégoût, loin d’être simplement quelque chose de culturel, est une nécessité biologique: chez les animaux, ça peut faire la différence entre la vie et la mort par empoisonnement.

L’autre texte est une petite partie d’un immense projet de décodage des gènes, dont nous parlons aujourd'hui dans cet autre texte. Il en ressort des éléments inédits sur la façon dont l’évolution façonne nos gènes.

À la décharge de ceux qui croient en Dieu, l’éditorialiste de Nature rappelle, si besoin était, que rien de tout cela n’invalide l’existence d’un Etre supérieur. Mais cela invalide la croyance en un être qui nous aurait créé à son image et à sa ressemblance et qui, en même temps, aurait « inséré notre esprit dans les mêmes structures de l’émotion et les mêmes cadres perceptifs » que le gorille.

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