Que vous soyez chercheurs débutants ou chevronnés, nous avons besoin de vous! Enfin… de vos images! L’Association francophone pour le savoir (ACFAS) et la Société pour la promotion de la science et de la technologie (SPST) viennent de lancer un concours pour faire sortir des laboratoires les images qui y sont produites dans le cadre de recherches. La preuve par l’image nous invite à une incursion visuelle dans le monde de la recherche.

De la première radiographie de Wilhelm Röntgen en 1895 aux coupes de cerveau de souris atteint d’Alzheimer, en passant par les dessins du microbiologiste Armand Frappier dans les années 1950, les images ont toujours revêtu une importance capitale dans le domaine scientifique. « Il existe une véritable culture visuelle des sciences », mentionne Patrick Beaudin, directeur général de la SPST. Par ce concours, « on veut profiter de la grande force d’attraction des images pour montrer la science au public sous un autre jour », précise Mathieu Latour de la Conférence régionale des élus de Montréal, un des partenaires du projet. 

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Comme l’ajoute Pierre Noreau, président de l’ACFAS, « les images montrent une dimension cachée de la recherche : celle de l’esthétisme de la connaissance. » La science, c’est beaucoup plus que des chercheurs enfermés dans leurs labos! En participant au concours, « les chercheurs peuvent donc contribuer à la diffusion de l’émotion de la recherche », renchérit-il. Qui sait, peut-être réussiront-ils à transmettre leur passion par la présentation de certains clichés…

Au-delà de la beauté de l’image

L’interprétation d’une image par un scientifique peut susciter toute une gamme d’émotions : la déception, l’horreur, la fierté… mais aussi la crainte. « Les images peuvent faire peur à un médecin qui connaît le pronostic rattaché à une telle vision et qui aura à en parler avec son patient », nuance Gilles Soulez, radiologue au CHUM et professeur à la faculté de médecine de l’Université de Montréal, pendant le Café ArtScience sous le thème Le corps vu de partout. C’est pourquoi le contexte dans lequel s’inscrit une image est capital. Une image scientifique seule ne veut rien dire, comme le précise Jean-Claude Béique, professeur adjoint à la faculté de médecine de l’Université d’Ottawa.

Mais malgré le contexte, il faut tenir compte du problème que pose la subjectivité propre à chacun dans l’interprétation d’une image, selon Gilles Soulez. C’est ce qui expliquerait pourquoi un patient peut recevoir un diagnostic différent de deux médecins qui pourtant se retrouvent devant les mêmes radiographies. Mais il affirme que « les radiologistes ont appris à dompter leur intuition ». D’où aussi l’importance de la reproductibilité des images en recherche.

Quoi qu’on en dise, la valeur esthétique d’une image scientifique est importante, non seulement pour promouvoir la science chez le grand public, mais aussi pour vendre son projet de recherche. Jean-Claude Béique affirme que « plus les images sont esthétiquement belles, plus l’effet de conviction est grand. » Ce n’est pas pour rien que les chercheurs passent beaucoup de temps sur leurs images avant de présenter leur papier à une grande revue scientifique comme Nature ou Science!

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