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Dès la première journée de sa nouvelle présidence, Donald Trump a réitéré sa promesse d’autoriser l’industrie pétrolière et gazière à forer là où son prédécesseur le lui aurait présumément interdit. L’industrie pétrolière est-elle à ce point en manque d’opportunités, s’est demandé le Détecteur de rumeurs.


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Les opportunités 

Selon une compilation du Bureau de gestion des terres des États-Unis (Bureau of Land Management ou BLM) publiée en juillet 2024, l’industrie avait en sa possession près de 7000 permis de forer sur des terres publiques qu’elle n’avait pas encore utilisés. Ce chiffre a pu changer depuis, mais il était légèrement plus élevé qu’en janvier 2023. Dans un communiqué publié le 8 janvier dernier, la sous-secrétaire de l’Intérieur —le ministère dont dépend le BLM— renchérissait sur le fait que l’industrie reste « assise sur des millions d’acres » de terrains inutilisés.

Elle faisait cette déclaration en réaction à un événement récent : deux jours plus tôt, la période de mise aux enchères pour acquérir des permis de forage dans la Réserve naturelle de l’Arctique, en Alaska, avait pris fin, sans que personne ne dépose une offre.

La production 

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Ces permis de forer, tout comme la promesse de Donald Trump, concernent des terres publiques. Or, 90% des forages aux États-Unis sont sur des terres privées. Il n’est pas clair si les sociétés pétrolières sont, là aussi, assises sur un grand nombre de terrains inexploités. On peut toutefois constater que, pendant la première année du gouvernement de Joe Biden, en 2021, les États-Unis ont produit une moyenne de 11 millions de barils de pétrole par jour, et qu’en 2024, cette production a atteint un record de 13,2 millions de barils par jour. Les plus récentes projections d’une agence du gouvernement américain font état de 13,5 millions pour 2025. 

Le contexte

Dans la grande majorité des cas, il s’écoulerait plus de 10 ans entre la découverte d’un nouveau gisement et la production. Plusieurs investisseurs pourraient aujourd’hui juger la chose hasardeuse: les prix du pétrole sont très bas et, surtout, le marché du pétrole pourrait amorcer sa décroissance dans la prochaine décennie. Dans l’Union européenne, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 8% en 2023, presque autant que l’année du confinement pandémique, une diminution reliée à la croissance des énergies renouvelables —dont le coût ne cesse de diminuer. Du côté de la Chine, il est possible que le pic des émissions ait été atteint en 2023 —les chiffres de 2024 devraient bientôt répondre à cette question. 

Verdict  

Aux États-Unis, l’industrie pétrolière n’est pas en manque de lieux où effectuer de nouveaux forages. Par ailleurs, elle a connu ces dernières années une croissance inégalée de sa production.

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