Il ne reste que six minutes avant la fin du monde... et ce, depuis dix jours. Retour sur un effort de vulgarisation qui a survécu à la guerre atomique.

Il était une fois des spécialistes de l’atome qui, perturbés par la bombe tombée sur Hiroshima qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer, s’étaient demandé comment faire comprendre au public le risque d’annihilation de l’humanité. En 1947, ils avaient eu cette idée d’une métaphore : une horloge égrenant les dernières minutes avant minuit.

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Présentée par la presse comme « l’horloge de la fin du monde », elle est devenue une institution en soi. Elle a, depuis, été ajustée 19 fois, dont 11 fois vers l'avant : jusqu’à minuit moins deux minutes en 1953, au plus fort de la guerre froide entre les États-Unis et l’Union soviétique, et alors que ces deux pays découvraient la bombe à hydrogène —encore plus puissante que la bombe lâchée sur Hiroshima.

L’horloge s’est éloignée juqu’à minuit moins 17 en 1991, après la signature du Traité de réduction des armes nucléaires (START). Depuis, elle a fait tic-tac vers minuit, au gré des inquiétudes montantes sur le terrorisme nucléaire.

Le Bulletin of the Atomic Scientists, la revue spécialisée qui « gère » cette horloge, a annoncé le 14 janvier, qu’il reculait l’horloge d’une minute, soit jusqu’à minuit moins six. Cette décision a été justifiée, au cours d’une cérémonie publique tenue à New York, par la reprise des pourparlers en vue d’un désarmement nucléaire... et par la volonté de nombreux pays de s’attaquer aux changements climatiques.

Car il y a longtemps que pour le Bulletin of the Atomic Scientists, la fin du monde ne se conjugue plus seulement à la guerre atomique. Les risques de bioterrorisme et de catastrophe écologique font désormais partie de la réflexion —une réflexion marquée avant tout par le soin de frapper un bon coup... de relations publiques.

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