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Avez-vous entendu parler du Permax, ce médicament qui a été soupçonné, récemment, de provoquer des comportements de jeu compulsif? Eh bien son contre-pied ne saurait tarder : un chercheur explore actuellement la voie neurochimique afin de mettre au point un traitement efficace pour enrayer ce type de pulsions.

« Il existe déjà des traitements qui ont fait leurs preuves dans le cadre d’essais cliniques. Cependant, ils n’ont pas encore été approuvés », explique Martin Zack, spécialiste en neurosciences cliniques, qui mène ses recherches au Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto. En attendant le feu vert pour l’accessibilité publique, il tente de percer le mécanisme chimique cérébral qui donne cette furieuse envie de mettre des jetons sur la table.

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À la suite d’une première étude, le chercheur a décidé de miser gros sur deux récepteurs-clés, baptisés D1 et D2, et plus particulièrement, sur leur réactivité à la dopamine. Cette substance chimique du cerveau, responsable de la dépendance, tend à être élevée dans le cadre d’une activité de jeu.

D1 est considéré comme un récepteur excitatoire et sa stimulation par la dopamine tendrait à entraîner des comportements de jeu compulsif. Au contraire, D2 est un récepteur inhibitoire : sa stimulation réduirait le taux de dopamine dans certaines régions du cerveau. « Nous cherchons à identifier l’équilibre entre ces deux récepteurs. Mes travaux se concentrent sur un médicament qui pourrait calibrer ou rééquilibrer l’effet de la dopamine sur les récepteurs D1 et D2, et agir ainsi sur les comportements des joueurs pathologiques. »

En effectuant des tests de blocage soit sur l’un ou l’autre, soit sur les deux récepteurs, leur rôle sera clairement identifié, ouvrant ainsi la voie à un traitement agissant directement sur ces zones. « Nous devrions avoir une meilleure idée du rôle de D1 et D2 dans les prochaines années, prévoit le chercheur. Cela permettra d’obtenir de meilleurs traitements que ceux développés à ce jour, efficaces sur une plus large proportion de patients et provoquant moins d’effets secondaires. »

Le patrimoine génétique est également à surveiller. Il pourrait être pris en compte dans la mise au point de médicaments ciblés, dans la mesure où les gènes agissent différemment sur la dopamine d’un patient à l’autre. À quand la distribution de ces traitements dans nos pharmacies? Les paris sont ouverts.

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