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Le prix élevé du paquet de cigarettes ne ferait pas toujours écraser les fumeurs. Les plus riches et les 25 à 44 ans seraient d’ailleurs les plus coriaces à lâcher la cigarette.

C'est ce qu'affirment des chercheurs québécois dans une récente étude sur l’augmentation des taxes sur les cigarettes et la consommation de tabac: même si c’est de plus en plus cher, cela ne fait pas lâcher la cigarette!

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«Lorsque l’augmentation de taxes atteint 10%, le nombre de fumeurs chute de 2,3% —tous les groupes confondus. Cela reste très modeste comme effet», relève Sunday Azagba, doctorant au département de sciences économiques de l’Université Concordia.

Le chercheur s’est intéressé à l’impact des récentes hausses de taxes canadiennes. La comparaison de données de Statistique Canada sur trois groupes différents de fumeurs, montre que le groupe du milieu —les 25-44 ans— constituent les fumeurs les plus résistants à une hausse de taxes sur le tabac.

Faire lâcher la cigarette aux fumeurs matures s’avère plus difficile que pour les jeunes et les moins nantis, constatent Sunday Azagba et son coauteur Mesbah Shara. Les résultats se lisent dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health.

Et pourtant, cette dépendance coûte cher. Près de 70% du prix du paquet s’envolerait en taxes fédérales au Canada, deux fois plus qu’aux États-Unis. Cela représente près de 20 cents par cigarette.

Cela reste un argument très élastique de l’autre côté de la frontière aussi. Cela va fonctionner différemment selon les différents fumeurs. «Cela allume principalement les hommes: ils vont être plus nombreux à décider d’écraser une bonne fois lorsqu’ils constatent que les taxes augmentent», explique le chercheur. Les personnes les moins éduquées et les moins riches aussi.

Pour un avenir sans tabac

Payer plus cher la clope, cela fonctionne mieux chez ceux de la classe moyenne et les plus jeunes plus sensibles à l’argument économique.

Cette mesure souvent privilégiée par le gouvernement canadien ne serait donc pas efficace pour une grande majorité d’entre eux. À croire que les publicitaires s’en doutent car les publicités anti-tabac visent plutôt la morbidité et les conséquences néfastes liées au tabac —un excellent exemple et un autre.

Elles ciblent directement les jeunes, les moins jeunes (mais non moins célèbres). Sans oublier l’humour. Et ma préférée .

Un bon moyen de faire passer la pilule, car les coûts de la santé liés au tabac demeurent très élevés. L’OMS recense 5 millions de morts par an en raison de l’usage du tabac et prévoie qu’en 2030, ce chiffre s’élèvera à 8 millions de personnes. Sans doute, une raison suffisante pour écraser avant...

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