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Les objectifs de réduction de la mortalité infantile, fixés au début du millénaire, ne seront pas atteints, selon les derniers chiffres des Nations Unies.

L’objectif était, pour 2015, de descendre jusqu’à 32 décès par 1000 enfants de moins de 5 ans dans les pays en voie de développement (soit une réduction des deux tiers par rapport à 1990). Mais en 2010, on en était encore à 63 décès par 1000 enfants, et si on ne calcule que les pays de l’Afrique subsaharienne, ce sont plutôt 121 décès par 1000 enfants. Ou un sur huit.

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L’Asie du Sud (qui inclut l’Inde) vient en deuxième place avec un décès sur 15 enfants.

La trentaine de pays développés, eux, étaient censés viser 5 décès par 1000 pour l’an 2015, et cet objectif serait en voie d’être atteint, selon le rapport annuel sur la mortalité infantile, piloté par l’UNICEF et l’Organisation mondiale de la santé.

Le rapport parle des «moins de cinq ans», mais plus de 40% de ces décès ont lieu en réalité dans le premier mois de vie, et plus de 70% dans la première année. De plus, les chercheurs font remarquer que le taux de mortalité dans les jours suivant la naissance, est celui qui diminue le moins vite.

Si on inverse la perspective, le portrait est plus encourageant. De 1990 à 2010, on est passé de 12 millions d’enfants décédés par année à 7,6 millions. En remontant plus loin encore dans le temps, soit jusqu’aux années 1960, on constate que si on en était resté au même taux, on parlerait peut-être de 60 millions de décès d’enfants par année, plutôt que de 7.

Parallèlement, le nombre de mères qui meurent en couches, une autre des cibles des Objectifs du Millénaire, diminue lui aussi, mais pas assez vite non plus pour atteindre les résultats espérés. Treize pays en voie de développement —dont la Chine et l’Égypte— devraient tout de même atteindre la cible, soit une réduction des trois quarts par rapport à 1990.

Tous ces chiffres —mortalité infantile et maternelle— font l’objet d’une étude parue dans la revue médicale The Lancet.

Dans les deux cas, en dépit des progrès, résume dans le communiqué Rafael Lozano, de l’Institut des indicateurs en santé à Seattle (État de Washington), «la plupart des pays en voie de développement mettront des années, après 2015, à atteindre les cibles... De même, bien qu’il continue d’y avoir des progrès sur la question de la mortalité maternelle, le rythme est faible, sans preuve d’une accélération».

Les médecins attribuent les progrès aux milliards de dollars consacrés depuis 2000 à une meilleure éducation des femmes et à des programmes de prévention des maladies infectieuses (dont le sida et la malaria). Mais les fonds en question auraient pu être encore plus élevés. Le fait que les décès à la naissance restent à ce point élevés pointe vers d’autres problèmes plus profonds, écrivent les chercheurs dans The Lancet, comme des soins prénataux déficients ou un accouchement dans de mauvaises conditions sanitaires.

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