
C’était prévisible: le site de vulgarisation sur les changements climatiques Climate.gov a cessé de produire du contenu. Il faisait face à un vent contraire: être géré par une agence du gouvernement américain.
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Créé en effet sous l’aile de la division des communications et de l’éducation de l’agence des océans et de l’atmosphère (NOAA), Climate.gov recevait des centaines de milliers de visites par mois. Ce qui en faisait l’une des sources d’information les plus populaires sur les sciences du climat. Mais la dizaine d’employés en charge de la création de contenus (textes, cartes géographiques, infographies et autres contenus explicatifs) n’ont pas été surpris d’apprendre, le mois dernier, que leurs contrats prenaient fin le 31 mai.
Au moment d’écrire ces lignes, le site était toutefois toujours en ligne, et une crainte exprimée par certains, était que la nouvelle administration, à Washington, profiterait du nom de domaine qui est à sa disposition pour publier des contenus plus en phase avec les demandes de l’industrie —le charbon « propre », par exemple— ou qui remettraient carrément en doute le réchauffement climatique. « Il est clair que l’administration n’accepte pas la science du climat, alors c’est certainement préoccupant », déclare dans The Guardian un ancien-parole de la NOAA, Tom Di Liberto, qui avait déjà perdu son emploi quelques semaines plus tôt.
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À côté des projets de recherche supprimés par centaines, et des coupes massives proposées dans le budget fédéral actuellement à l’étude, Climate.gov est un bien petit joueur. Mais le fait que son équipe de production ait été totalement éliminée par les mises à pied qui ont pourtant épargné le plus gros de la division des communications et de l’éducation de la NOAA, est vu comme un signe que le sujet climatique faisait partie des cibles privilégiées du nouveau gouvernement. « Il semble, poursuit Di Liberto, que s’ils ne peuvent pas se débarrasser de toute la recherche, ce qu’ils peuvent faire est de rendre impossible pour les gens d’en apprendre plus sur la recherche ».
« Dissimuler les impacts des changements climatiques ne les empêcheront pas de se produire, renchérit un autre producteur de contenus, ça va juste nous rendre moins bien préparés »