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Andrew Wakefield, l’homme en partie responsable de la (re)montée du mouvement antivaccination, qui a perdu l’an dernier son permis de pratiquer la médecine en Grande-Bretagne pour avoir violé l’éthique médicale et menti sur ses données... poursuit un journaliste pour atteinte à sa réputation.

Le journaliste, Brian Deer, est celui qui, dans le British Medical Journal , avait planté un clou de plus dans le cercueil, en janvier 2011. Rappelons qu’Andrew Wakefield est celui qui, en 1998, avait co-signé un article dans la prestigieuse revue médicale The Lancet, alléguant un lien possible entre l’autisme et le vaccin rougeole-rubéole-oreillons.

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L’article de 1998 n’avait que le statut «d’observations» et non «d’étude», parce qu’il ne portait que sur un échantillon de 12 enfants. Il est néanmoins devenu une des causes du recul du nombre d’enfants vaccinés en Grande-Bretagne depuis 1998. Il a également eu pour conséquence indirecte le lancement de nouvelles études scientifiques, à la recherche d’un lien entre vaccin et autisme qui aurait pu échapper jusque-là aux chercheurs.

Ces études ont échoué à trouver le moindre lien. En revanche, d’autres enquêtes, par des journalistes puis par le Conseil médical britannique, ont découvert que plusieurs des enfants de l’étude originale avaient été choisis par un avocat qui souhaitait entamer une poursuite contre les compagnies impliquées dans la vaccination. Que Wakefield avait effectué des prises de sang sur ces enfants sans autorisation. Qu’il était à l’époque engagé dans la création d’une compagnie souhaitant produire un nouveau vaccin contre la rougeole.

Le reportage de janvier 2011 ajoute à cela que Wakefield aurait manipulé ses données sur les diagnostics d’au moins 3 des 12 enfants.

The Lancet avait fini par retirer l’article de 1998 de ses archives, tandis que le Conseil médical retirait au Dr Wakefield, en 2010, son permis de pratiquer la médecine en Grande-Bretagne —il était toutefois, à ce moment, installé au Texas, et c’est là que la poursuite en justice a été déposée, le 3 janvier.

D’aucuns se demandent pourquoi le reportage de janvier 2011 du British Medical Journal (BJM) aurait davantage nui à la réputation d’Andrew Wakefield que toutes les révélations qui avaient précédé —et pourquoi il lui a fallu attendre un an pour lancer cette poursuite pour diffamation, qui vise également la rédactrice en chef du BMJ, Fioda Godlee.

Chose certaine, la poursuite a d’ores et déjà pour effet de le replacer sous les projecteurs chez ses partisans. Pour les mouvements antivaccination, il demeure, même après toutes ces années, un héros.

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