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Une étude publiée la semaine dernière prétend que de manger trop de viande rouge réduirait l’espérance de vie de 13%. Mais de quelle viande parle-t-on exactement?

Le titre de l’étude, «Consommation de viande rouge et taux de mortalité» a en effet donné une fausse impression dans beaucoup de médias —comme si un lien de cause à effet avait été soudain établi. Or, la définition choisie par les chercheurs pour la viande rouge inclut des produits non transformés comme le boeuf, le porc et le veau, et des produits transformés, comme le bacon, le pepperoni, les hot dogs et le baloney. Ce qui implique que la hausse du taux de mortalité pourrait être associée à l’une ou l’autre de ces catégories. Ou à l’un ou l’autre des agents de conservation.

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Par ailleurs, cette étude de l’Université Harvard, parue le 12 mars dans les Archives of Internal Medicine, se base sur des données récoltées dans deux grandes enquêtes de santé publique, sur deux groupes de gens suivis par l’intermédiaire de questionnaires sur leurs habitudes de vie pendant plus de 20 ans. Or, ce type d’enquête peut offrir des informations indispensables, mais biaisées: les gens ont tendance à répondre ce qu’ils pensent que le médecin veut entendre.

L’une des deux enquêtes, fait remarquer la journaliste Deborah Blum, a déjà été critiquée pour son incapacité à associer le risque de maladies cardiaques aux femmes qui prenaient des hormones de substitution, en dépit du fait que les chiffres initiaux semblaient suggérer un tel lien.

D’autres chercheurs, rappelle le blogue Gnolls.org, ont déjà suggéré ces dernières années un lien entre viande rouge et maladies cardiaques, mais uniquement du côté des viandes transformées.

Reste que d’avoir choisi un titre mettant côte à côte les mots «viande rouge» et «mortalité» était une condition gagnante pour que les médias parlent de cette recherche: plus de 900 mentions dans les médias en une semaine.

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