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À la guerre comme à la guerre. D’un côté, le corps et ses souffrances, et de l’autre, les médicaments destinés à combattre la douleur. Mais ces opiacés, dérivés des plants de pavots ou recréés synthétiquement, perdent souvent de leur efficacité à l’usage.

«La régulation de notre métabolisme pousse notre corps à s’adapter au traitement avec plus ou moins de facilité. Ce que nous voulons, c’est identifier les molécules qui diminueront la résistance du corps», explique Graciela Piñeyro, chercheuse au centre hospitalier universitaire Sainte-Justine.

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Pour y arriver, la scientifique s’est attardée avec son équipe au signal intracellulaire des récepteurs de la douleur du système nerveux central. Dès la première administration des opiacés, les récepteurs activeraient un double système contradictoire, inhibant et facilitant à la fois le signal. Un processus qui permettrait au corps de réguler les effets du traitement.

«Les cellules nerveuses essaient de contrôler ce “robinet” pour diminuer la stimulation induite par les opiacés», explique la chercheuse. Et comme dans une bataille, les «soldats» chimiques tenteront de contourner la résistance du métabolisme en imitant les endorphines, les opiacés naturels générés par le corps.

Afin d’évaluer le comportement ce système de régulation, les chercheurs ont testé différentes molécules, dont une très similaire aux endorphines. Après la délivrance du signal, certains récepteurs seraient détruits tandis que d’autres seraient plutôt «recyclés», retournant à la périphérie de la cellule pour capter le passage d’une nouvelle molécule. Ces derniers s’avéraient moins résistants au flux chimique destiné à éteindre les douleurs sévères et autres souffrances extrêmes. Démontrant une tolérance réduite, ils seraient moins fiables lors de la régulation du système et de ses tentatives d’inhibition.

«Identifier les opiacés les plus susceptibles d’enclencher ce système de recyclage des récepteurs permettrait d’être plus rusé que le corps et d’éviter la fermeture du “robinet”. Les analgésiques fabriqués à partir de ces molécules seraient plus efficaces à parer les défenses du métabolisme», affirme la chercheuse. Ce qui leur permettrait de remporter la guerre à la douleur plus longtemps.

La chercheuse tente de contourner cette hypersensibilité du corps aux opiacés pour combattre plus efficacement les douleurs sévères, les maux chroniques et les douleurs inflammatoires.

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