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Un rapport de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux, publié en octobre 2022, recommandait un accès facilité à la rééducation périnéale pour les Québécoises souffrant d’incontinence urinaire, notamment celles de 55 ans et plus. La nouvelle stratégie que prépare en réponse le ministère de la Santé et des Services sociaux pourrait d’ailleurs positionner le Québec en tant que leader dans l’offre de ce type de soins.

Beaucoup de Québécoises feront face un jour ou l’autre à de l’incontinence urinaire. En effet, plus d’une femme sur trois rapporterait des fuites urinaires au cours de sa vie [1]. Or, peu d’entre elles recevront des soins pour traiter leurs symptômes [2]. La rééducation périnéale, ou physiothérapie du plancher pelvien, est pourtant reconnue comme un traitement efficace de l’incontinence urinaire et figure dans les lignes directrices de plusieurs organisations de santé.

Un sondage récent portant sur les pratiques en rééducation périnéale des physiothérapeutes pour traiter l’incontinence urinaire a identifié plusieurs défis à relever afin de favoriser une meilleure accessibilité à ces soins [3]. Parmi ceux-ci, la disponibilité des soins et leur caractère abordable sont apparus comme des cibles importantes. Selon l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec (OPPQ), moins de 600 physiothérapeutes pratiquent la rééducation périnéale à travers la province [4]. De plus, beaucoup n’y consacrent qu’une fraction de leurs heures cliniques [5].  La grande majorité de ces physiothérapeutes offre par ailleurs ce service au sein d’une pratique privée [6]. Sachant que seulement le tiers des femmes âgées disposent d’une assurance couvrant la physiothérapie, plusieurs patientes doivent ainsi débourser environ 100 $ par séance pour des traitements de rééducation périnéale [7].

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Dans ses recommandations, l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) propose donc au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de s’atteler à la formation des physiothérapeutes en rééducation périnéale tout en favorisant une offre publique et/ou en misant sur des modalités de remboursement des soins [8]. La nouvelle stratégie que prépare le ministère devrait ainsi permettre aux femmes souffrant d’incontinence urinaire de bénéficier d’un meilleur accès à des soins abordables.
 

— Un article de Mélanie Le Berre, étudiante au programme de doctorat en sciences de la réadaptation à l'Université de Montréal

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