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Les partisans du libre accès à l’information surveilleront attentivement la 9e édition de la Sunshine Week qui se déroule ces jours-ci aux États-Unis.

Réunissant à la fois les grands médias américains et les groupes citoyens voulant forcer le gouvernement à plus de transparence, cet événement a reçu un appui inattendu lorsque le président Obama s’est prononcé, le mois dernier, en faveur du libre accès en exigeant de toutes les agences fédérales de recherche qui reçoivent 100M$ ou plus en subventions, de rendre publiques leurs études, un an après l’embargo initial.

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Au Québec, un mouvement de fond s’organise depuis quelques années pour sensibiliser l’intérêt des citoyens à ces mêmes enjeux. Dans la foulée du rapport du député libéral Henri-François Gautrin pour rendre le gouvernement provincial «ouvert», Québec a décidé de rendre disponibles certains de ses dossiers via le portail données.gouv.qc.ca, mis en ligne en juin 2012.

Un bon début, estime l’organisme militant pour le libre accès Québec Ouvert, mais aux yeux du cofondateur Jonathan Brun, la base de données résultante s’avère limitée, les documents les plus délicats y étant absents, notamment les contrats octroyés aux entreprises par les différents ministères. L’évolution des travaux sur les ponts et les routes, les montants dépensés et la surveillance des structures routières peuvent toutefois y être téléchargés.

Des applications à partir des données ouvertes

Québec Ouvert travaille depuis sa création en 2010 à forcer les gouvernements à rattraper leur retard. À commencer par le gouvernement provincial qui devrait miser prioritairement sur deux dossiers, explique Jonathan Brun. Les statistiques sur le temps d'attente dans les hôpitaux et les programmes d’inspection des aliments, surtout la salubrité des restaurants, sont deux domaines concrets qu’il serait possiblement rapidement d’ouvrir au public.

«Au fond, le libre accès est un droit, pas un privilège. Surtout qu’il profite autant au gouvernement qu’au citoyen. Dans le cas des listes d’attente dans les hôpitaux, les données libérées serviraient à créer de nouvelles applications», continue Jonathan Brun.

Par exemple, un patient pourrait facilement utiliser un téléphone intelligent pour connaître l’accès le plus rapide dans l’hôpital de son quartier. «Les applications représentent une solution concrète pour bonifier les services déjà offerts —et payés— par et pour les citoyens.»

Données ouvertes et nouvelle démocratie, à l’avantage de qui?

Aux yeux de Monsieur et Madame Tout-le-monde, comment l’accès à de telles informations va-t-il assainir la démocratie et favoriser la participation citoyenne?

Question facile pour Jonathan Brun, qui donne l’exemple de l’intervention des citoyens à la ville de Montréal. Quand les élus votent ou déposent les motions aux conseils d’arrondissement, les contribuables sont fortement invités à venir en débattre, dit-il.

Sauf que ces documents ne sont pas rendus publics avant la séance. Les journalistes sont les seuls à y avoir accès pour l'instant, déplore M. Brun. «Dans ce contexte, les citoyens ne croient pas pouvoir changer les choses, ils frappent un mur démocratique. Avec un plus grand accès à l’information, ils pourraient connaître d’avance les sujets à débattre et se préparer en conséquence. Une étape logique pour donner un sens à l’implication citoyenne et influencer concrètement la démocratie.»

Sur les 19 arrondissements du Grand Montréal, seuls ceux de Rosemont-Petite-Patrie et du Plateau Mont-Royal rendent ces documents publics avant les séances du conseil. Trois villes au Québec ont aussi mis en ligne un portail de données ouvertes, soit Gatineau, Québec et Montréal, note Jonathan Brun.

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