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Pour de nombreux Canadiens, la date du 20 mai rime chaque année avec un congé férié: la Fête de la Reine au Canada ou la Journée des patriotes au Québec. Mais pour l’industrie bovine du pays, le 20 mai représentait cette année la date fatidique où, il y a 10 ans, débutait la «Crise de la vache folle».

Au printemps 2003, un cas d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), communément appelée «maladie de la vache folle», est découvert dans un troupeau de l’Alberta. Toujours hantés par le sceptre de l’épidémie qui a frappé la Grande-Bretagne 17 ans plus tôt, et encore secoués par l’annonce en 1996 que l’ESB était transmissible à l’Homme via la consommation de viande contaminée, des dizaines de pays, dont les États-Unis, ont presque aussitôt fermé leurs frontières aux importations de bœuf canadien.

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Même si aucun cas humain n’a été associé à la consommation de bœuf canadien, il s’en suivit une crise de plusieurs années qui a profondément bouleversé l’industrie bovine se souvient Ted Hane, ancien président de la Fédération d'exportation du bœuf canadien. Il a fallu attendre jusqu’en 2007 pour que la plupart des restrictions d’importation soient levées. Pourtant, il le constate aujourd’hui, l’industrie bovine se remet encore difficilement des conséquences économiques de cette crise, notamment parce que l’industrie a eu de la difficulté à reconquérir le marché des exportations après la crise, alors que des pays compétiteurs ont su occuper rapidement la place laissée vacante par le Canada.

Sur la qualité de la viande produite au Canada, il ne faut pas s’inquiéter outre mesure affirme la microbiologiste agréée Valérie Charest, directrice de projet chez Innovaltech et spécialiste en sécurité alimentaire: «Des normes canadiennes rigoureuses s’appliquent à tous les produits du bœuf destinés à l’alimentation.» Néanmoins, il est impossible d’empêcher complètement la survenue de la maladie dans le cheptel, nous fait remarquer la spécialiste. Toutefois, «le système de dépistage préventif de l’ESB a grandement été amélioré et des mesures vétérinaires strictes sont appliquées, afin de diminuer au maximum les risques de transmission de la maladie entre les animaux» conclut la microbiologiste. C’est d’ailleurs un avis que partage le département de l’Agriculture des États-Unis, qui considère que le Canada a un programme d’inspection du cheptel bovin solide et que les diverses mesures mises en place par les autorités canadiennes réduisent le risque d’ESB.

Malgré tout, bien des consommateurs canadiens restent craintifs et ont diminué leur consommation de viande bovine. Une tendance que Statistique Canada a d’ailleurs observée, alors que le pays a enregistré une nette diminution de sa consommation par habitant depuis 2003. Mais peut-être faut-il aussi voir dans cette diminution le résultat des nombreuses compagnes d’informations visant à réduire notre consommation de viande rouge afin d’améliorer notre santé…

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