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Si vous lisez un peu de tout sur les sciences, il est un sujet qui, au fil des ans, s’est imposé en cette mi-février: que se passe-t-il dans le cerveau quand on est en amour?

 

«Votre cerveau en amour», titraient autant les magazines grand public Vox ou The Conversation que le réseau de télé ABC et même le magazine féminin Cosmopolitan . Tandis que le Scientific American profitait des réseaux sociaux pour remettre en valeur son infographie sur le cerveau de l'amour (ci-contre). Une question de molécule et de circuits cérébraux, explique sans détours romantiques Cosmopolitan.

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C’est que les neurosciences ont progressé assez vite pour pouvoir féconder même ce sujet épineux. En fait, elles en auraient été capables depuis longtemps, mais une chose les freinait, résume une psychiatre italienne dans Vox :

 

La plupart des recherches en neurosciences ont été consacrées à des symptômes négatifs —dépression et dépendance, plutôt que bonheur.

 

Et qu’est-ce que la science prétend conclure?

 

  • La première étape de l’amour est semblable à la dépendance à une drogue. Les zones du cerveau les plus actives, d’après ce que révèle l’imagerie par résonance magnétique, font partie de ce que les neurologues appellent «les zones de récompense du cerveau»: c’est-à-dire les mêmes zones qui réclament leur dose de cocaïne, d’alcool... ou de chocolat.
  • Lorsqu’on montre aux gens une photo de leur amoureux, une recherche britannique a pour sa part détecté en 2012 une activité réduite dans l’amygdale, une région du cerveau impliquée... dans la prise de décision. L’avantage? Le sens critique s’éteint: risque réduit de jugement négatif sur le partenaire!
  • Une équipe européenne est même allée, en 1999, jusqu’à dresser un parallèle entre l’amour et les comportements obsessifs-compulsifs. Son parallèle: les niveaux élevés de sérotonine produits par le cerveau.

 

ABC News, ne s’embarrassant pas des préliminaires, va droit au but: trois produits chimiques, et seulement trois, seraient en cause.

 

  • L’ocytocine, que l’on savait être produite après la naissance, et qui explique l’attachement entre la mère et l’enfant, mais que des recherches plus récentes associent aussi à l’attachement entre deux partenaires.
  • La dopamine —c’est elle qui est produite par la fameuse zone de plaisir du cerveau
  • Et les opiacés, également produits par le cerveau, autant lors des relations sexuelles que chez... les utilisateurs d’héroïne.

 

Le problème est que, comme tout ce qui concerne les neurosciences depuis 10 ans, la réalité est toujours plus complexe. Le Scientific American rappelle qu’il existe en fait jusqu’à une douzaine de régions du cerveau qu’hommes et femmes peuvent à présent associer à leur «ferveur romantique». Mais il n’en demeure pas moins que dopamine et ocytocine figurent en haut de la liste des substances chimiques qu’on peut tantôt remercier... tantôt blâmer.

 

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