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Comment réduire la quantité de fausses nouvelles en circulation ? Si tous les ados prenaient 30 secondes avant de partager une info sur Facebook ou de diffuser dans leurs réseaux une vidéo sur YouTube, ce serait déjà un grand pas en avant. C’est l’esprit derrière une formation mise au point par l’Agence Science-Presse et la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), qui était lancée officiellement jeudi soir à Montréal.

« Pourquoi partage-t-on des fausses nouvelles ? Parce qu’elles sont difficiles à repérer, que notre cerveau nous joue des tours, et qu’elles jouent sur nos émotions » peut-on lire entre autres dans cette formation de 40 minutes, conçue et créée par Eve Beaudin, de l’Agence Science-Presse, et Jeff Yates, de Radio-Canada. Intitulée « 30 secondes avant d’y croire », la formation s’adresse à des jeunes de 14 à 17 ans, mais elle a surtout été conçue pour être remise clef en main à des journalistes prêts à se rendre dans des classes d’écoles secondaires du Québec. Une première grappe de journalistes a été formée en novembre, lors du congrès de la FPJQ, et une deuxième, samedi. Jusqu’à maintenant, une soixantaine de journalistes et plus de 40 classes ont fait part de leur intérêt : les premiers « duos » se rencontrent dans les prochaines semaines.

Le projet est une initiative de Line Pagé, journaliste retraitée de Radio-Canada, qui a réussi à obtenir une enveloppe de 19 000 $ au ministère québécois de l’Éducation, des Loisirs et du Sport, laquelle a permis de financer la conception de cette formation, la recherche, l’écriture, la mise en forme, ainsi qu'un document accompagnateur pour les journalistes qui se rendront en classe, et un site web recensant des informations complémentaires pour les enseignants. Enseignants et journalistes peuvent également s'inscrire sur le site.

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Quant à l’Agence Science-Presse, ce projet s’inscrit dans sa démarche d’éducation aux médias amorcée il y a trois ans avec les premiers pas du Détecteur de rumeurs, à travers des conférences données par Eve Beaudin depuis l’an dernier dans les écoles secondaires et les cégeps, et à travers les outils pédagogiques sur le journalisme produits cet automne. Comme nous l’écrivions dans ce texte de présentation du Détecteur de rumeurs en 2016 :

Arrive un moment où il ne suffit pas juste de dire qu’une nouvelle est vraie ou fausse : le rythme de l’actualité est trop frénétique pour tout couvrir. Le lecteur sera gagnant s’il développe des réflexes pour vérifier par lui-même. Et s’il le fait avant de partager une nouvelle sur Facebook, c’est tout son entourage qui sera gagnant ! 

Autrement dit, il faut outiller les citoyens, jeunes et vieux, pour les aider à se poser les bonnes questions face aux informations qui nous arrivent de partout sur Internet, et à développer leur sens critique. Et en cette ère où l’information nous arrive de partout chaque minute, nous sommes convaincus que les journalistes en général et les journalistes scientifiques en particulier, sont particulièrement bien préparés pour fournir ces outils.

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