Les néonicotinoïdes sont ceux-là mêmes qu’on appelle « tueurs d’abeilles », en raison de leur nocivité pour plusieurs insectes pollinisateurs, et en particulier les abeilles. C’est une classe regroupant plusieurs insecticides (les trois principaux étant l’imidaclopride, le clothianidine et le thiaméthoxame), qui sont utilisés depuis 30 ans en agriculture. Ils diminueraient la capacité des abeilles de créer de nouvelles colonies, ce qui pourrait être un important facteur dans la diminution des populations d’abeilles signalée depuis le milieu des années 2000.
Rendu public le 28 février, le rapport de l’Agence européenne pour la sécurité des aliments tend effectivement à confirmer le risque posé par les trois principaux néonicotinoïdes qui sont, depuis 2013, l’objet de restrictions dans l’Union européenne : les agriculteurs ne peuvent les utiliser sur des cultures utilisées par les abeilles, comme le maïs, le colza et les tournesols. La prochaine étape, qui pourrait survenir dès la fin du mois, pourrait être une interdiction complète.
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Parallèlement, une méta-analyse parue le 25 février entraîne le débat sur un tout autre terrain : quelle est l’utilité réelle de ces pesticides ? Après avoir passé en revue 200 études sur la question, une équipe internationale dirigée par l’agronome italien Lorenzo Furlan, conclut que les néonicotinoïdes « n’augmentent pas les rendements » de façon significative — en d’autres termes, on ne peut affirmer que les cultures produisent davantage, qu’elles aient reçu ou non ces insecticides. Une conclusion qui rejoint une méta-analyse américaine plus modeste parue en 2014 (19 études passées en revue), mais qui pourrait aussi être liée aux pratiques agricoles : ces pesticides sont souvent utilisés de façon préventive, qu’on ait signalé ou non la présence d’insectes ravageurs. Lorenzo Furlan mène aussi depuis trois décennies des expériences en Italie sur des alternatives aux néonicotinoïdes.
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