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S’il y a un insecte qui est devenu synonyme de dégoût, c’est bien la coquerelle, appelée aussi cafard. Or, sa génétique démontre une capacité d’adaptation peu commune.

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On croyait la petite bestiole originaire d’Europe. En réalité, elle est arrivée d’Asie du Sud il y a un peu plus de deux millénaires, révèle une analyse génétique. Et l’insecte s’est répandu aussi vite en raison de ses « affinités » avec les humains. Ou plus exactement, avec les habitats des humains, qu’il s’agisse d’une maison et de ses résidus alimentaires ou d’un navire parti pour une lointaine destination. 

Ce dernier aspect n’avait pas besoin de la génétique pour être observé. Depuis la toute première description scientifique de la Blattella germanica en 1776 par le biologiste suédois Carl Linnaeus, on constate qu’elle apprécie beaucoup la compagnie des humains, au grand dam de ceux-ci. 

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L’équipe de chercheurs dont il est à présent question, sous la direction du biologiste de l’évolution Qian Tang, de l’Université Harvard, a analysé les génomes de 281 de ces « coquerelles allemandes » recueillies dans 17 pays, incluant l’Australie, l’Éthiopie et les États-Unis. Les comparaisons entre ces génomes ont permis d’établir que la plus proche cousine de l’européenne est la Blattella asahinai, qu’on peut encore trouver en Asie du Sud.

La séparation entre les deux branches remonterait à 2100 ans. Par la suite, il y a environ 1200 ans, une sous-branche aurait migré vers l’Ouest, au Moyen-Orient. Et d’autres cousines de la B. asahinai auraient migré vers l’Est il y a 390 ans. Il se trouve que ces moments de l’histoire correspondent à des moments de grands déplacements militaires et commerciaux: ceux du nouveau monde musulman il y a 1200 ans, et ceux liés à l’expansion du colonialisme européen en Asie il y a 3 siècles —suggérant donc comment la coquerelle a voyagé.  

L'étude est parue le 20 mai dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences. C’est une espèce adaptable et opportuniste, résume l’écologiste Franz Essl, de l’Université de Vienne: une « combinaison d’ingrédients parfaite pour apporter du succès à une espèce dans une planète façonnée par l’humain ». 

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