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Dans son discours du 4 mars devant les deux chambres du Congrès américain, le président Trump a affirmé que 8 millions de dollars avaient été versés pour créer des souris transgenres. Le Détecteur de rumeurs a toutefois constaté qu’il s’agit d’une mauvaise compréhension de ce dont parlent ces recherches.


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L’origine de la rumeur

Cette rumeur est née le 21 décembre 2024, lorsque le White Coat Waste Project, un organisme conservateur voué à dénoncer des dépenses en recherche sur des animaux qu’il juge être du gaspillage, a publié un rapport affirmant que 10 millions de dollars de subventions avaient servi à créer « des souris, des rats et des singes transgenres » dans des laboratoires universitaires. 

Pour arriver à cette conclusion, l’organisme dit avoir épluché les résumés des projets subventionnés par le gouvernement américain de même que les articles scientifiques publiés à partir de ces fonds.

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Ces allégations ont été publiées en exclusivité dans le Washington Examiner le même jour. Le 6 février, elles ont été reprises par Nancy Mace, une élue républicaine de la Caroline du Sud, lors d’une rencontre du sous-comité du Congrès sur la cybersécurité et les technologies de l’information. 

S’agit-il vraiment de recherches sur des souris transgenres?

Au lendemain du discours de Donald Trump, la Maison-Blanche a publié une liste des études en question. Or, comme le souligne un article de CNN, ces recherches n’avaient pas pour objectif de créer des souris transgenres, mais plutôt d’évaluer l’effet que certains traitements hormonaux pourraient avoir sur la santé humaine, et qui utilisent pour cela des souris comme modèles animaux.

Par exemple, l’une de ces études mesurait les effets sur le système reproducteur de la prise de testostérone à long terme dans le cadre d’un processus de transition femme vers homme. Selon les chercheurs, cela permettrait de déterminer si ces effets sont réversibles et s’ils pourraient nuire à la fertilité dans le futur. Par ailleurs, d’autres études s’intéressaient aux effets de la prise d’hormone sur la réponse immunitaire des personnes transgenres ou sur leur risque de cancer du sein.

Enfin, une étude portait sur l’effet des hormones sur l’asthme puisqu’on sait que cette maladie respiratoire est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes à partir de la puberté. Cette étude, qui représente à elle seule 3 des 8 millions$ dénoncés par Trump, n’a donc rien à voir avec la transidentité.

Une autre attaque à la diversité

La dénonciation de ces recherches et de « souris transgenres » s’inscrit dans un contexte plus large, où plusieurs des coupures annoncées par la nouvelle administration visent à éliminer tout ce qui fait la promotion de la diversité, de l’équité et de l’inclusion. Ces dernières semaines, des mots comme « genre, transgenre, personne enceinte, personnes enceintes, LGBT, transsexuel, non-binaire, sexe assigné à la naissance, mâle biologique, femelle biologique » ont été traqués sur les sites web, les demandes de subventions et même les subventions qui avaient déjà été approuvées, comme l’expliquait notre article du 3 février dernier. D’ailleurs, les recherches citées par la Maison-Blanche comportaient toutes le mot-clé « transgender ».

Verdict

Les projets de recherches dénoncés devant le Congrès des États-Unis le 4 mars n’ont pas pour objectif de créer des souris transgenres. Il s’agit plutôt d’études visant à évaluer les effets de différents traitements hormonaux sur la santé humaine et qui utilisent pour cela des souris comme modèles.

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