manif-Washington

Le pays qui abrite le plus grand nombre de Nobel de science vient, avec ses élections de mi-mandat, de se doter d’un comité de la Chambre sur la science qui admettra la légitimité des climatologues… pour la première fois en près d’une décennie.

Deux ans après l’élection du président Barack Obama, un démocrate, la Chambre des représentants avait en effet basculé en 2010 vers une majorité républicaine — et n’en avait plus bougé, jusqu’à cette semaine. Le parti majoritaire avait donc peuplé le « comité sur la science, l’espace et la technologie » d’élus ouvertement climatosceptiques — et même créationnistes. Un des rôles de ce comité est de faire des recommandations quant aux sommes que le budget fédéral devrait allouer à la science — ce sont eux qui ont par exemple tenté de mettre fin au budget de la NASA consacré à l’étude de la Terre. Un autre rôle du comité est de tenir des audiences publiques sur des sujets qu’il juge litigieux — par exemple, il avait exigé en 2015 qu’on lui remette les courriels échangés entre des scientifiques de la NOAA (Agence des océans et de l’atmosphère) dans le but de démontrer l’existence d’un complot pour dissimuler des données sur le réchauffement climatique. Un élu du Texas a tenté en 2016 de convaincre le conseiller scientifique en chef du président Obama, le physicien John Holdren, que la hausse du niveau de la mer était une impossibilité.

En réaction aux deux premières années de la présidence Trump, cette élection de mi-mandat aura vu un nombre record de scientifiques se porter candidats à différents postes — près de 450, selon le groupe militant 314 Action. Rien qu’à la Chambre des représentants, il en restait 18 (sur 435 sièges) qui avaient survécu aux élections primaires, lesquelles départagent les candidats des principaux partis. Une dizaine ont été élus. Mercredi matin, pour la future présidence du comité sur la science, le nom d’Eddie Bernice Johnson était évoqué, infirmière et réélue dans son comté au Texas.

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À l'inverse, le fait que l'environnement soit devenu un facteur dans le scrutin en Floride — un État ravagé deux fois par un ouragan cette année, en plus d'une invasion d'algues rouges — n'a pas empêché le gouverneur républicain d'être réélu, quoique de justesse, de même que la majorité des élus républicains locaux. Par ailleurs, parmi les nombreux référendums locaux en jeu mardi soir, la Floride a eu l'honneur du plus bizarre : interdire conjointement les forages pétroliers en mer... et l'usage de la cigarette électronique à l'intérieur.

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