Deux cent mille personnes avaient été évacuées en toute hâte, en mars 2011. Aujourd’hui, 122 000 ont d’ores et déjà reçu l’autorisation de rentrer, dont plusieurs, rapporte le Scientific American, sont des personnes âgées, « soulagées de recommencer leurs vies ».
Le risque appartient-il depuis longtemps au passé ? Ça dépend sous quel angle on l’analyse. Au Japon comme aux États-Unis, on estime qu’une personne absorbe en moyenne, par des sources naturelles, 3,1 mSv (milliSieverts) de radiations par année (une moyenne de 2,4 mSv en France), en plus de trois autres mSv, pour la plupart ce serait par des tests médicaux. Ce dernier chiffre peut varier considérablement suivant l’état de santé : à titre d’exemple, selon le CNRS français, un scanner de l’abdomen correspond à 10 mSv. Or, le niveau le plus élevé mesuré dans les zones autour de Fukushima où les gens ont été autorisés à rentrer, est de 5 mSv par an. En théorie donc, on n’est pas dans la zone de danger, mais les normes internationales sont généralement de 1 mSv, alors que le gouvernement japonais a haussé sa propre norme à 20 mSv — conduisant plusieurs à reprocher au gouvernement de vouloir trop précipiter les retours.
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Au-delà des impacts physiques sur lesquels on débat encore, les impacts psychologiques de l’évacuation, eux, ont pu être mesurés. Une étude américano-japonaise parue en 2014 fait état d’une hausse des cas d’alcoolisme et de dépression chez les évacués, notamment chez des personnes de santé fragile déménagées à plusieurs reprises. À l’inverse, les premiers retours sont déjà vieux de cinq ans : dès mai 2013, les résidents de communautés côtières situées à 40 km de l’ancienne centrale, ont réouvert leurs commerces et les trains ont repris leurs anciennes routes.
Un dernier impact mesurable est celui de l’érosion de la confiance : 80 % des Japonais veulent que leur pays sorte du nucléaire, selon un sondage réalisé l’automne dernier par l’ancien Commissariat à l’énergie atomique.