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La dernière survivante des « vieilles glaces » de l’Arctique est en train de disparaître. Ce n’est pas pour dire qu’il n’y aura plus de glace à brève échéance : mais ça signifie que la glace la plus résistante, celle qui se renforce d’hiver en hiver, est de moins en moins présente.

Les plus récents relevés de l’agence américaine NSIDC (National Snow and Ice Data Center) montrent un nouveau record de faible étendue de glace, pour un mois d’avril : autrement dit, la surface de l’océan Arctique recouverte de glace est plus faible qu’elle ne l’a jamais été à ce moment de l’année (13,45 millions de kilomètres carrés, environ 230 000 km2 de moins que lors du précédent record d’avril 2016). Tout au plus la diminution du côté russe a-t-elle ralenti pendant la deuxième quinzaine d’avril.

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Zone de l'océan recouverte d'au moins 15 % de glace, en millions de km2.

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La ligne bleue, qui s'arrête au 1er mai, désigne 2019

 

Mais c’est une autre donnée qui est préoccupante pour l’avenir de la région. Seulement 1,2 % de toute cette glace est là sans interruption depuis au moins quatre ans. En comparaison, dans les années 1980, la glace âgée de plus de quatre ans occupait 30 % de l’espace. Or, une glace plus vieille est plus solide et plus épaisse. Une glace plus récente est plus mince et plus fragile, donc davantage susceptible de disparaître complètement pendant l’été. Une glace plus épaisse sert aussi d’ancrage aux nouvelles glaces de l’année, contribuant à former des masses plus compactes.

Cette nouvelle survient au moment où le secrétaire d’État des États-Unis, Mike Pompeo, s’est fait remarquer des environnementalistes en se réjouissant de la fonte de l’Arctique : une bonne nouvelle pour le commerce, dit-il. Il a fait cette déclaration dans le cadre de la rencontre biennale des huit pays composant le Conseil de l’Arctique, rencontre qui avait lieu cette semaine en Finlande. C'est aussi au terme de cette rencontre que les États-Unis se sont opposés à la façon dont était formulée une résolution qui aurait réaffirmé la menace que les changements climatiques font peser sur l’Arctique — une telle opposition à une résolution serait une première, selon le Conseil de l'Arctique.

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