publier-bouton

On s’inquiète beaucoup des revues « prédatrices », celles qui publient n’importe quelle recherche pourvu que l’auteur paye. Mais il y a un bémol: 60% des articles n’auraient jamais été cités par qui que ce soit. 

L’analyse a ses limites: elle ne porte que sur un article paru en 2014 dans chacune des 250 publications sélectionnées —parmi un échantillon de 10 000 publications identifiées comme « prédatrices » par la firme américaine d’analyse de données Cabells. L’écart de cinq ans permet toutefois de s’assurer que ces articles n’ont pas obtenu une soudaine « notoriété » tardive. En plus du fait que six articles sur 10 n’ont jamais été cités, 38% ont été cités moins de 10 fois. En comparant leur échantillon à un millier d’articles parus en 2014 et pris au hasard dans la base de données —respectable, elle— Scopus, les trois chercheurs finlandais n’y ont trouvé que 9% des articles qui n’avaient jamais été cités en cinq ans. Et la moyenne des citations était de 18. Leur analyse est apparue avant Noël sur le serveur de pré-publication ArXiv.

Ces résultats n’étonnent pas, a commenté dans la revue Nature l’éditeur britannique Matt Hodgkinson: peu de scientifiques auraient imaginé que les articles de ces revues étaient souvent cités. Les recherches y sont de plus faible qualité —la publication ne fait évidemment pas de révision— préliminaires ou incomplètes. Un certain nombre de chercheurs ont peut-être même pris l’habitude de vérifier si une revue dont ils ignoraient jusque-là l’existence se trouve dans la liste. 

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Mais il n’en demeure pas moins qu’un certain nombre passe à travers les mailles du filet —2% ont été citées plus de 10 fois en cinq ans— et que l’existence même de ce marché apparemment lucratif est révélatrice de la pression qui pèse sur les chercheurs pour publier le plus souvent possible et le plus vite possible.  

 

Je donne