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Ce sont les plus vieux décodages de génomes d’Homo sapiens: 43 à 46 000 ans. Et ils contiennent deux surprises: plusieurs de ces premiers Homo sapiens d’Europe avaient des Néandertaliens dans leur arbre généalogique; et ces Européens ne sont pas reliés aux actuels Européens.

Ces deux individus, qui ont vécu dans des cavernes de ce qui se trouve aujourd’hui en Bulgarie et en République tchèque, ne sont toutefois pas les premiers à révéler des « croisements » avec les Néandertaliens aussi « récents: un Homo sapiens ayant vécu en Roumanie il y a 40 000 ans avait un ancêtre néandertalien remontant à 4 à 6 générations.

Mais ces nouveaux génomes, dont le détail a été publié dans deux études le 7 avril, tendent à confirmer un lien aussi rapproché, ce qui suggère que cette « hybridation » s’est produite en Europe, plutôt qu’au Moyen-Orient.

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Ils tendent toutefois aussi à confirmer une autre chose qui est soupçonnée depuis longtemps, mais qui était difficile à prouver sans ADN: le peuplement de l’Europe par des Homo sapiens s’est fait en plusieurs vagues, et certaines n’ont pas laissé de descendants. En fait, l’un des deux, celui de la caverne Bacho Kiro de Bulgarie, a fourni assez d'indices dans ce qui restait de ses gènes pour le relier à des populations actuelles d’Asie de l’Est et des Premières nations des Amériques. Autrement dit, cet individu aurait jadis fait partie d’une « lignée » qui aurait eu des représentants de l’Europe jusqu’à l’Asie, mais seuls ceux de l’Orient ont laissé une descendance, dont une partie a ensuite peuplé les Amériques.

 

Photo: Crâne d'une femme ayant vécu il y a 45 000 ans dans l'actuelle République tchèque, dont on connaît à présent le génome / Marek Jantac

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