La recherche de planètes capables de soutenir la vie trébuche toujours sur les mêmes paramètres: l’eau, l’oxygène, la distance par rapport à son étoile... Mais alors qu’on vient de passer le cap du jour le plus long de l’année, il n’est peut-être pas mauvais de se rappeler que l’existence —ou non— d’un solstice pourrait aussi être un de ces paramètres.
Rappel: le fait que nos journées allongent ou rétrécissent entre les 21 juin et 21 décembre, est lié au fait que la Terre « penche » d’un côté tandis qu’elle tourne autour du Soleil. Et pas qu’un peu: loin de se tenir bien droite, elle penche de 23,5 degrés, comme une toupie qui manquerait d’élan. La conséquence est double: toutes les régions du globe ne reçoivent pas autant d’énergie du Soleil en même temps, ce qui crée les saisons. Et la durée des journées varie suivant l’endroit où vous vous trouvez.
Or, il se trouve que les astronomes débattent depuis longtemps de « l’utilité » de ce phénomène: la vie sur Terre en dépend-elle? Ou au contraire, une Terre bien « droite » serait-elle tout aussi luxuriante?
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Il n’y aura pas de réponse à ces questions tant qu’on n’aura pas découvert d’autres planètes habitées —et pas avant que les télescopes ne soient capables de voir l’axe d’inclinaison des planètes tournant autour d’autres étoiles. Mais déjà, on peut au moins dire que nos 23,5 degrés ne sont pas une norme cosmique: Mercure « penche » à 0,03 degré, et à l’autre extrême, il y a Uranus, à 82,23 degrés.
Et sans pouvoir dire si la Terre serait habitable ou pas, on peut au moins affirmer qu’elle serait très différente. Sur une Terre bien droite, les pôles seraient encore plus froids puisqu’il ne recevraient pratiquement plus de chaleur du Soleil, si froids en fait que, selon des experts, le dioxyde de carbone ne pourrait plus tenir dans l’atmosphère. Et sans ce gaz, la planète perdrait tout ou partie de l’effet de serre qui l’a maintenue plus ou moins dans un état d’équilibre.
Il y a aussi d’autres scénarios. Mars, par exemple, est actuellement inclinée de 25,10 degrés, mais elle oscille en fait entre 10 et 60 degrés sur des périodes se calculant en millions d’années. Cela veut dire des saisons extrêmement variables d’une période à l’autre —assez pour perturber toutes les espèces qui dépendent d’une saison froide ou chaude pas trop longue. Ou pire, assez pour éliminer des espèces qui s’étaient habituées à un climat digne du Sahara et qui se retrouvent plongées dans une ère glaciaire.